Au deuxième jour du procès le père et la mère de Léa ont témoigné de leur douleur et de leur quotidien devant la cour.
Voilà quatre ans qu'ils attendaient ce procès.
Dans la journée Gérald Seureau le meurtrier et le violeur présumé de leur fille a acquiescé de laborieux aveux.
Karine Bonhoure tout d'abord.
Digne et frêle. elle raconte comment elle apprend la mort de sa fille au commissariat de Montpellier.
"L'attente a recommencé ... Là... sa voix se brise. Là six policiers sont venus ...Là j'ai eu l'impression que tout s'effondrait."
"J'avais l'impression d'être à côté de mon corps. C'était un cauchemar. Ce n'était pas possible.
Plus tard à la morgue ..."Là je n'ai pas reconnu le visage de Léa."
La salle est silencieuse. Seureau a la tête complètement baissée.
"Hier avec le médecin légiste, j'ai réalisé à quel point Léa s'était battue s'est défendue.
Et aujourd'hui j'entends Seureau qui dit" je reconnais les coups" et il ajoute " je ne voulais pas la tuer".
Il ne s'agit pas de coups et blessures sans intention de donner la mort.
Il l'a tuée, il l'a violée volontairement et j'aimerai qu'il le reconnaisse.
la mère de Léa regarde dans la direction de Seureau qui ne bronche pas.
Voilà."
"Le risque de toutes ces procédures c'était de ne pas avoir de procès juste pour ma fille aussi."
"Je voulais que ce procès soit juste" ajoute-t-elle avec dignité.
Les gens continuent à vivre normalement. Moi ma vie s'est effondrée.
Ma fille (la soeur de Léa) grandit a passé son bac. Ses amis font ses études. Mais Léa reste figée dans ses 17 ans.
Le père ensuite.
Sa colère est profonde. Ses mots sont directs.
"Cela fait quatre ans que je lis ces procédures.
J'ai fait comme vous monsieur le juge. J'ai fait une enquête.
Je sais que Seureau ne peut pas parler car ce serait ignoble.
Il a traité ma fille comme une cible facile.
Il l'a considérée comme un jambon. Il l'a traitée comme de la merde".
"Seureau n'a jamais eu de rapport consenti avec ma fille.
Il a espéré quelque chose qu'elle lui a refusé. Et il n'a pas supporté.
Après deux jours il ne nous dira rien.
Je n'attends rien de ce garçon.
Il ne dira jamais qu'il l'a violée pendant deux heures."
Seureau tête baissée ne bouge pas. La tête dans les genoux. Il disparaît presque.
"Je n'entends que des mots. Jean-Paul Urbani interpelle l'accusé regarde le box.
Oui si vous le dites j'ai pu le faire nous a-t-il dit !
Le viol pourquoi pas, puisque c'est écrit.
Il a détruit ma fille il l'a massacrée."
Deux jurés pleurent, l'un des assesseurs aussi.
"Il nous a fait courir pendant que Léa était en train de crever.
Je n'ai jamais cru ce qu'il disait.
Ce garçon il a toujours menti ! quand il ne dit rien c'est facile de répéter ! Quand il parle c'est plus difficile!"
Jean-Paul Urbani a quitté son métier d'enseignant.
"Les jeunes je peux plus les voir."
Ce qu'a dit Seureau ce 18 novembre 2014.