Arcole Industries "menace de retirer son offre" de reprise du transporteur Mory Ducros si quelques agences ne mettent pas fin à leur grève, ont affirmé, lundi, la CFDT et la CGT, des "fausses rumeurs", selon l'entreprise qui "regrette" néanmoins ces actions. A Montpellier, les salariés sont inquiets
Pour les agences de Nîmes et de Narbonne, la fermeture semble actée. En revanche à Montpellier, cette rumeur perturbe les salariés, car 50% de l'effectif pourrait être sauvé par une reprise d'Arcole Industries.
Les deux syndicats rapportent ce "chantage", suite à des mobilisations de salariés, dans des agences vouées à fermer, notamment au siège de Gonesse dans le Val-d'Oise, Tours, Rennes et Libercourt dans le Nord-Pas-de-Calais.
"La CFDT a été alertée qu'Arcole Industries menace de retirer son offre si l'ensemble des mouvements n'est pas suspendu", écrit la CFDT-Transports dans un communiqué, à quelques jours de l'examen par le tribunal de commerce de l'offre d'Arcole, qui propose de conserver 48 agences sur 85, soit 2.150 emplois sur plus de 5.000.
"Ce chantage à l'emploi n'est pas acceptable", poursuit ce syndicat.
Selon Jérôme Vérité (CGT-Transports), "si à 14H30, l'activité n'a pas repris sur les sites, Arcole menace de retirer son offre". "On n'acceptera pas ce chantage", a-t-il ajouté.
Dans son offre, l'actionnaire principal du transporteur en difficultés avait posé plusieurs conditions suspensives, et notamment que les salariés s'abstiennent de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier.
"Ce sont de fausses rumeurs, il n'y a eu aucune interpellation d'Arcole, l'offre tient toujours", a affirmé à l'AFP une source proche de la direction de Mory Ducros et de son actionnaire.
"Arcole regrette néanmoins les mobilisations ponctuelles et souhaite que toutes les parties prenantes s'engagent en faveur de cette solution de reprise pérenne qui permet de sauver 2.100 emplois au sein du groupe", a ajouté la source.
La reprise, a-t-elle estimé, "n'a de chance de réussir que si Mory Ducros ne perd pas ses clients actuels. Il est donc essentiel d'assurer une qualité de service irréprochable pendant cette période transitoire avant que l'offre soit validée puis après sa validation".
Le tribunal de commerce de Pontoise doit examiner vendredi l'offre d'Arcole et celle, plus réduite, du transporteur Malherbe. Les deux autres projets, très partiels, ont été écartés par l'administrateur judiciaire. Un nouveau CE sera organisé le 30 janvier.
Selon les informations recueillies par l'AFP, le siège de Gonesse (360 salariés) est "à l'arrêt complet depuis 9H30. Aucun semi-remorque ne sort", bloqué par des salariés "insatisfaits du plan de reprise" et des 7.000 euros d'indemnités supra légales de licenciement offertes, des "miettes", selon Eddy Ludwikowski, représentant du personnel (CGT).