Assassinat du voisin suspecté de pédophilie : les 3 accusés sont condamnés à 17, 16 et 12 ans de réclusion criminelle

Des peines de 20 et 15 ans de réclusion criminelle avaient été requises contre Clément Lauer, 28 ans, et Christelle Roze, 35 ans, accusés de l'assassinat, le 8 décembre 2009, d'un voisin sexagénaire qu'ils soupçonnaient d'attouchements sexuels sur leurs enfants, vendredi devant la cour d'assises.


La cour d'assises de l'Hérault a condamné Christelle Roze à 17 ans de réclusion criminelle, Clément Lauer à 16 ans et Corinne Da Prat à 12 ans. Un verdict proche des réquisitions.

20 ans étaient requis contre Clément Lauer et 15 ans contre Christelle Roze.
L'avocat général Jean-Jacques Planchon a en outre réclamé une peine de neuf années de prison à l'encontre de Corinne Da Prat, 42 ans, accusée de complicité, a constaté l'AFP. Interpellée et mise en examen en avril 2010 comme les deux autres, celle-ci comparaît libre depuis lundi, ayant bénéficié en mars 2011 d'une remise en liberté sous contrôle judiciaire en raison d'un AVC.


C'est elle qui avait informé les deux autres des actes présumés de pédophilie de la victime et dérobé les clefs de son appartement afin qu'ils puissent s'y introduire. Pour le magistrat, tout bascule le 7 décembre 2009 lorsque l'une des deux filles de Mme Da Prat raconte avoir été victime d'attouchements de la part de Philippe Pouillé, 69 ans, un voisin que tout le monde jusqu'à ce jour appelait affectueusement "papy".

Après ces révélations qui concernaient aussi les deux filles de Mme Roze, mère de trois enfants, le trio, sans chercher de preuves, dit avoir voulu obtenir des explications auprès de l'intéressé, que M. Lauer a avoué avoir étranglé la nuit suivante.

Par la suite, pour faire disparaitre les indices et le corps, Mme Roze et M. Lauer, son compagnon depuis seulement deux mois, incendiaient l'appartement. "Avec cet incendie, vous avez fait prendre un risque insensé aux autres habitants", a déploré M. Planchon.
"La culpabilité des deux accusés est parfaitement établie. L'effet de groupe a joué à fond. Lauer agit puis il réfléchit", a affirmé l'avocat général, insistant sur "les doutes" concernant la pédophilie de ce voisin qui n'a jamais été démontrée.

Invoquée par son ex-femme, dont il était divorcé depuis 20 ans, elle n'avait jamais fait l'objet de la moindre enquête ni de la moindre plainte. Une femme est cependant venue témoigner à huis clos pendant 20 minutes.
Le pédopsychiatre, qui a examiné les fillettes, a fait preuve d'une extrême prudence sur la réalité des attouchements. A la barre, il a parlé d'une possible manipulation psychologique de la part des mères.
La pédophilie a aussi été formellement contestée par les enfants de la victime qui ont fait bloc à l'audience pour défendre la mémoire d'un père "soupe au lait", "râleur" mais "absolument pas pédophile".

Les accusés, en revanche, ont eu tous les trois des enfances marquées par des agressions sexuelles ou des viols. Au point que pour les experts, ce n'est pas forcément M. Pouillé qu'ils ont voulu tuer, mais leur enfance.

La défense plaide ainsi la non préméditation du crime. Le verdict est attendu dans l'après-midi.
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