En pleine polémique sur le burkini, le cas de deux femmes vêtues d'un simple voile verbalisées sur des plages de Cannes et Nice a suscité de vives réactions à gauche, mais aussi à droite. Dans l'Hérault, le député PS Sébastien Denaja s'est dit "révulsé" par la verbalisation d'un "simple voile".
Le Parti socialiste a dénoncé mercredi une "dérive particulièrement dangereuse", après la verbalisation d'une femme sur une plage cannoise.
Le PS dénonce
Mardi, Siam, cette mère de famille, a indiqué qu'elle contesterait sa verbalisation établie le 16 août. Vêtue d'un legging et d'une tunique, elle s'est vue remettre un PV lui notifiant qu'elle ne portait pas "une tenue correcte respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité".
Dans un communiqué, le PS a également dénoncé "l'attitude de la foule présente ce jour là sur cette plage". Selon un témoignage recueilli par l'AFP, des gens criaient "rentre chez toi" à cette femme lorsqu'elle a été verbalisée.
"Affligeant!"
A Cannes, le maire David Lisnard (LR) a pris un arrêté interdisant le port du burkini sur les plages. La mairie de Nice a fait de même contre le port de ce vêtement de baignade controversé. Mercredi, c'est la diffusion sur internet de photos d'un contrôle de police sur une plage de Nice qui a suscité des réactions. Les photos montrent une femme, turban sur les cheveux, ôtant sa tunique devant des agents de police municipale.
Jean-Jacques Aillagon, ex-ministre de la Culture de Jacques Chirac, a également exprimé son indignation : "En 1368, Charles V réglementait la taille des poulaines. Aujourd'hui, certains veulent légiférer sur le costume de bain! Affligeant!"
Les photos d’une femme contrainte d’enlever son voile à Nice suscitent émoi et incompréhension https://t.co/2N314iJ3yD
— Le Monde (@lemondefr) 24 août 2016
Le FN veut une loi
Pour le Front national en revanche, "pour parer à la fragilité juridique des arrêtés municipaux, seule une loi d'interdiction générale des signes religieux ostensibles dans l'ensemble de l'espace public sera à même d'apporter une réponse ferme aux dérives communautaristes".
Esther Benbassa, sénatrice écologiste habituée des prises de positions sur l'islam de France, estime que "plus on interdira et/ou plus on stigmatisera ces tenues, plus on contribuera à leur conférer, par réaction, la valeur d'un symbole identitaire".
"Laïcité bafouée"
Sur Twitter, Benoît Hamon (PS), candidat à la primaire de la gauche, crie à "la laïcité bafouée" et se demande "où s'arrêtera la surenchère maladive contre les musulmans ?". Le député PS de l'Hérault Sébastien Denaja s'est dit quant à lui "révulsé" par la verbalisation d'un "simple voile".
Je suis révulsé par la verbalisation ILLÉGALE de femmes portant - c'est leur droit ! - un simple voile sur une plage.
— DenajaSébastien (@SebastienDenaja) 24 août 2016
Pour sa part, le Parti communiste a appelé dans un communiqué à se "ressaisir", jugeant que "l'extrême droite et le Premier ministre portent une responsabilité dans ces dérives racistes, malsaines et dangereuses".