Des chercheurs de Montpellier identifient 78 sites "irremplaçables" pour la conservation des espèces

Soixante-dix-huit sites, comprenant 137 aires protégées dans 34 pays, ont été identifiés comme "irremplaçables" pour la conservation des espèces, selon une étude scientifique, a annoncé, vendredi, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) à Montpellier.

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Ensemble, ces sites irremplaçables hébergent la majorité des populations de plus de 600 espèces d'oiseaux, amphibiens et mammifères, dont la moitié est menacée dans le monde, a précisé la même source.

Dans la plupart des cas, ces aires protègent des espèces qui ne peuvent être trouvées nulle part ailleurs, comme le Canard de Laysan (Anas laysanensis), une espèce en danger critique d'extinction endémique du Refuge Nationale de la Faune et de la Flore des îles Hawaïennes (Hawaiian Islands National Wildlife Refuge) aux États-Unis, ou les 13 espèces d'amphibiens uniquement présentes dans le Parc National de Canaima au Venezuela.

Deux aires protégées se situent sur le territoire français : le Parc naturel régional de la Martinique et le Parc national de la Guadeloupe, particulièrement importants pour la conservation des oiseaux, indique l'étude.


Plusieurs de ces aires protégées sont déjà reconnues comme "Valeurs universelles exceptionnelles" selon la Convention du Patrimoine Mondial de l'Unesco : notamment les Iles Galapagos en Equateur, le Park National de Manú au Pérou et les Ghats Occidentaux en Inde.
Mais la moitié de la surface recouverte par ces aires protégées "n'est pas reconnue" au Patrimoine mondial de l'Unesco, déplore l'étude, prenant l'exemple du Parc National des Montagnes Udzungwa en Tanzanie, des Zones humides d'importance internationale de la Péninsule de Zapata à Cuba ou du Parc Naturel National de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, le site "le plus irremplaçable du monde pour les espèces menacées".

"Ces lieux exceptionnels seraient tous de bons candidats pour être classés au Patrimoine Mondial de l'Unesco", estime Soizic Le Saout, premier auteur de l'étude.
"Une telle reconnaissance pourrait assurer une protection plus efficace de l'exceptionnelle biodiversité de ces aires du fait des normes exigées pour les sites inscrits comme Patrimoine Mondial", selon elle.


Issue d'une collaboration internationale, cette analyse fournit des conseils pratiques pour améliorer l'efficacité des aires protégées dans la conservation de la biodiversité mondiale, a indiqué la même source.

L'étude, publiée vendredi dans la revue internationale Science et pilotée par le CEFE (CNRS, Université de Montpellier 1, 2 et 3, SupAgro, Cirad, Ird, Inra, Ephe), est le fruit de la collaboration avec plusieurs organisations internationales.

Elle calcule l'"irremplaçabilité" de chaque aire protégée, à partir d'une base de données comprenant 173.000 aires protégées terrestres et 21.500 espèces, évaluées par la liste rouge des espèces menacées de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
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