Débat : "Tous enfants de la République", des réponses et beaucoup de questions

Kaïna TV, la télévision du quartier de la Mosson, à Montpellier, organisait, lundi, deux débats autour des quartiers, des médias et de l'intégration. Signe de la nécessité de l'opération, près de 400 personnes ont suivi et animé la rencontre. Un bémol : les échanges sont souvent restés en surface.

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Kaïna TV organisait, lundi soir, deux débats interactifs autour de plusieurs questions cruciales pour l'avenir de notre société. Comment les médias parlent-ils des quartiers ? Comment les enfants issus de l'immigration vivent-ils la République ? Les invités et le public ont tenté de répondre à ces questions. Mais on pourra regretter que les débats en soient souvent restés au stade des généralités. On reste sur notre faim.

Médias, habitants des quartiers incompréhension mutuelle ?

C'était le thème proposé pour le premier débat. La relation entre médias et habitants des quartiers est souvent complexe. A fortiori à une époque où n'importe qui peut exister et s'exprimer sans passer par les médias traditionnels.

Aujourd'hui avec le 2.0, la prise de parole de personnes des quartiers populaires est plus simple : @KainaTV en est le parfait exemple", a assuré Benoît Califano, directeur de l'ESJ PRO Montpellier.


Mustapha Kessous, journaliste au Monde a renchéri : "Nous n'avons plus le monopole de l'information", les réseaux sociaux étant un média accessible à tous.

Le traitement des banlieues dans les médias

La façon dont les journalistes parlent des quartiers sensibles a particulièrement été débattue. Là encore, le débat manquait de profondeur mais des débuts de solutions ont été évoqués.

Mustapha Kessous, a notamment regretté que les médias ne traitent les banlieues que lorsqu'il y a des émeutes, montrant "une banlieue comme le Bronx.".

Il faut y aller régulièrement, il faut gagner la confiance comme avec l'UMP ou le PS, il faut un travail de terrain... pour se rapprocher de la réalité, et y aller même quand les voitures ne crament pas." propose-t-il enfin.



"Je ferme les yeux, j'ai l'impression d'écouter France Culture"

Une personne présente dans la salle a été particulièrement applaudie. Elle a pris la parole pour dire à quel point elle ne se reconnaissait pas dans le débat. Elle ne s'attendait pas à retrouver dans ces débats organisés par Kaïna TV du "France Culture".


"Les choses sont en train de changer"

Benoît Califano, directeur de l'ESJ PRO Montpellier, a tenu à montrer que les points positifs ne manquent pas notamment en ce qui concerne le recrutement des journalistes.

Même si très peu de personnes issues des quartiers populaires intègrent les grandes écoles de journalisme, c'est en train de changer, doucement mais sûrement.

"Plus il y a de diversité dans une rédaction, plus les regards sont complexes"

Le directeur de l'ESJ PRO Montpellier a ainsi rappelé que Radio France ou FranceTélévisions recrutaient de plus en plus des jeunes boursiers notamment dans le cadre de contrats de professionnalisation.

On essaie de convaincre les jeunes qu'ils ont toute leur place. On se bat contre le "On m'a dit que c'était pas un métier pour moi.".




Un "danger" persiste pour Benoît Califano. Les personnes issues des quartiers sont parfois affectées aux problèmes liés aux banlieues. La solution ? "Ils peuvent ensuite réclamer le droit à l'indifférence : et là ce sera gagné.".

Deuxième débat : Comment la République traite-t-elle ses enfants issus de l’immigration ?

Lors du deuxième débat, les problèmes ont bien souvent été cernés mais les échanges ont fait la part belle aux points négatifs sans forcément proposer de solution concrète, laissant parfois une impression de fatalité.

Salika Amara, présidente de l'association Filles et Fils de la République a ainsi déclaré "Les enfants issus de l'immigration sont les enfants illégitimes de la France.".


Mohamed Mechmache, cofondateur d'AC Le Feu a cependant insisté "Ces débats sont importants, il va falloir qu'on en fasse d'autres.". C'est assurément une bonne idée, il faudra simplement peut-être penser à mettre en place un dispositif un peu différent. Faire du bon Kaïna TV vaudra toujours mieux que de faire du mauvais France Culture.
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