Pluies torrentielles ou diluviennes, épisode cévenol ou épisode méditerranéen, ces caprices du ciel ne sont pas rares en septembre et octobre, en Languedoc-Roussillon. 2014, 2010, 2006, 2003, ces phénomènes sont toujours violents, intenses, localisés et arrivent en quelques heures.
A l'exemple du ruisseau du Verdanson, qui canalisé, traverse Montpellier, devenant en une heure, un torrent puissant et dévastateur, les cours d'eau, fleuves et rivières de notre région peuvent grossir et déborder très rapidement.
C'est le cas notamment du Lez, de l'Orb, de l'Orbieu et du Vidourle.
Images : videaste amateur
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l'Hérault relèvent d'un "épisode méditerranéen", relativement fréquent en automne, explique Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France.
Q- Comment explique-t-on ces précipitations intenses?
R- C'est un +épisode méditerranéen+ qui se forme avec de l'air très chaud et humide au-dessus de la mer et de l'air froid en altitude qui créé de l'instabilité et des cellules orageuses. Celles-ci sont pour l'instant au-dessus de la Méditerranée.
On attend encore en moyenne dans les départements en vigilance "orange" entre 20 et 40 mm d'eau et très localement jusqu'à 80. Par abus de langage, on appelle +épisode
cévenol+ toutes les grosses pluies, mais ce n'en est pas un. Il y a +épisode cévenol+ quand l'humidité remonte le long de la barrière des Cévennes.
Les plaines sont alors beaucoup moins touchées.
Q- Est-ce courant?
R- C'est un phénomène très connu, on a des témoignages très anciens de pluies très intenses sur les régions de l'arc méditerranéen. On observe ça assez régulièrement, trois à quatre fois par an, avec des intensités très, très variables, surtout à l'automne et plus rarement au printemps. Ça peut toucher d'autres régions comme le Roussillon, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, la Côte d'Azur, mais aussi les côtes espagnoles, très souvent l'Italie, et moins fréquemment le Maghreb.
Q- Ce phénomène s'intensifie-t-il avec le changement climatique?
R- L'intensité ne change pas. Le record de précipitation date de 1940 avec 1000 mm en 24 heures du côté des Pyrénées-Orientales. Plus récemment, en 1988 à Nîmes, il y a eu 420 mm en moins de 24 heures, et en 2002, un épisode terrible dans le Gard avec 700 mm, qui avait fait plusieurs dizaines de victimes.
Là, on a 300 mm. On ne peut donc pas dire que c'est nouveau. En revanche, pour la ville de Montpellier, c'est un record de pluie en 24 heures, avec celui du 22 septembre 2003 où à peu près la même quantité était tombée.