La 16e journée du Championnat de France de Ligue 1 a été marquée, mercredi soir, par le naufrage de Montpellier à La Mosson contre Lorient (2-0). Une défaite de plus, la défaite de trop.
Montpellier a concédé une défaite très inquiétante (0-2) face au FC Lorient, mercredi au stade de la Mosson lors de la 16e journée de Ligue 1, au terme d'un vrai calvaire.
L'ancien champion de France, qui n'a plus gagné depuis le 6 octobre (succès devantLyon 5-1), a été incapable de réagir après le coup de gueule de son président Louis Nicollin, qui avait publiquement remis en cause l'entraîneur Jean Fernandez, regrettant de l'avoir recruté.
Le public réclame la démission de Jean Fernandez
Le club héraultais se rapproche un peu plus de la crise, alors que le destin de Fernandez, arrivé en début de saison pour succéder à René Girard, se fragilise, tandis que le public de la Mosson a réclamé sa démission.
A la suite de ce septième match sans succès, Montpellier stagne à la 17e place mais préserve une avance confortable de cinq points sur le premier relégable : Valenciennes.
Lorient, pourtant privé de plusieurs titulaires (Coutadeur, Audard, Monnet-Paquet...) et de son entraîneur Christian Gourcuff opéré d'une hanche, enchaîne une troisième victoire consécutive, remonte à la 12e place et émerge visiblement d'un début de saison plombé par le conflit entre l'entraîneur et le président Loïc Féry.
Deux buts en seconde période
Les Bretons ont exploité la fébrilité de Montpellier en inscrivant leurs deux buts en seconde période grâce à Barthelmé et Aboubakar, auteur de son 8e personnel.
Emmené par Rémy Cabella, repositionné en meneur de jeu, Montpellier a fait illusion au cours de la première mi-temps, mais a manqué singulièrement d'efficacité. Anthony Mounier perdait un premier duel avec Chaigneau (3), puis gâchait une reprise (36),tout comme Daniel Congré (42).
Lorient exploitait chaque ballon de récupération pour inquiéter le gardien Geoffrey Jourdren par l'intermédiaire du buteur Vincent Aboubakar, qui croisait trop une reprise de volée (13), avant d'être contré sur une frappe au point de penalty par le gardien (26).
Peu après la reprise, le FCL surprenait la défense héraultaise à la suite d'un contre. Le milieu Grégory Bourillon lançait le milieu gauche Barthelmé qui filait dans le dos de Daniel Congré avant d'exécuter Jourdren d'un tir croisé (48).
Deux défenseurs exclus
Dès lors, Montpellier donnait l'impression de baisser les bras. Impuissant, il laissait l'initiative aux Bretons malgré un tir de Montaño (79) et Tinhan (80).
Le public de la Mosson se moquait de l'entraîneur Jean Fernandez et du président Louis Nicollin en chantant en l'honneur de René Girard et Rolland Courbis, les deux anciens entraîneurs de Montpellier. Il finissait par réclamer la démission de l'entraîneur montpelliérain.
Au bout de ce calvaire, les deux défenseurs centraux Vitorino Hilton et Abdelhamid El Kaoutari étaient exclus, avant que Aboubakar parachève le succès de Lorient d'un penalty (90+4).
Réaction de Jean Fernandez : "c'est un cauchemar"
Jean Fernandez (entraîneur de Montpellier): "C'est un cauchemar sur la physionomie de la seconde période. On pouvait gagner le match lors de la première mi-temps, mais on n'a pas réussi à concrétiser. Le problème actuel de cette équipe est d'arriver à marquer un but. Quand on ne marque pas, on est à la merci d'un contre, c'est ce qui s'est passé en début de seconde période. A partir de ce moment, on a perdu l'équilibre dans le jeu. Une fois que Lorient a mené, on s'est déséquilibré et on a fait une très mauvaise seconde mi-temps. C'est un peu dommage car lors de la première période, on peut ouvrir le score et gagner le match. C'est une période difficile, c'est une soirée difficile, c'est en effet un cauchemar. C'est le foot. Il faut continuer à travailler. J'ai senti qu'il y avait une grosse pression sur le match. On a surtout senti la pression après le but de Lorient. J'ai senti une équipe déterminée lors de la première mi-temps, avec des occasions de but, mais sans concrétisation. Après avoir encaissé le but, on n'a pas bien joué offensivement, on n'a pas bien joué défensivement. Malgré deux ou trois opportunités, cela a été très compliqué en seconde période. Quand on voit la physionomie du match, on peut se poser beaucoup de questions. Dans le football, tout va très vite. Il faut garder la confiance, car le plus important est que le joueur garde confiance. Je me dis qu'à un moment donné cela peut tourner.
Il n'y a que le président qui peut prendre une décision. Je suis dans l'état d'esprit de quelqu'un qui a envie de continuer, de se battre, de sortir l'équipe de cette situation. C'est le moins bon match que l'on ait fait au milieu de terrain. On doit retrouver un peu de fraîcheur physique, un peu de sérénité pour faire de bons matches.
(Interrogé sur les sifflets du public) C'est la première fois à Montpellier.
Cela ne fait jamais plaisir. Je me mets à la place du public qui est déçu de voir l'équipe perdre. C'est logique qu'il s'en prenne à l'entraîneur. Je reste serein. Le plus important c'est de travailler pour sortir l'équipe de cette difficulté".
Joris Marveaux (milieu de Montpellier): "C'est une grosse déception. On s'était remobilisé pour ce match. Il fallait gagner et on ne l'a pas fait. C'est dur, mais il ne faut pas baisser la tête. C'est un moment difficile à passer. Il faut rester soudés et ne pas baisser les bras. La situation du coach ? Il n'y a rien eu de particulier. On en parlera demain, mais il n'a rien dit de particulier dans le vestiaire. On enchaîne les matches galère. On peut se dire ce qu'on veut, mais l'arbitrage a été très sévère. Ce n'est pas une excuse, mais ça fait beaucoup. Une expulsion pour pas grand-chose. Comme on dit, la roue tourne, mais pour nous elle est un peu plus longue".