Montpellier s'apprête à boucler chez son voisin de Nîmes, jeudi, un quadruplé inédit dans l'histoire du hand français.
Montpellier, sacré champion de France de handball en cas de victoire à Nîmes ce jeudi soir, a réussi une saison parfaite sur le plan national qui compense sans consoler son recul sur la scène européenne. Ce quadruplé serait une première en France, pour un club de hand.
On n'avait encore jamais vu ça.
Vainqueur du Trophée des champions, de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France, Montpellier s'apprête à boucler chez son voisin de Nîmes un quadruplé inédit dans l'histoire du hand français.
Sauf accident, il va le réaliser à cinq journées de la fin, avec une avance considérable sur son dauphin Chambéry, après un exercice pour l'instant sans la moindre défaite.
Finir la saison invaincu sera le dernier défi du MAHB :
"Sur les onze dernières saisons, on reste sur deux séries de cinq titres de champion et on a fini deuxième au milieu (en 2007)", rappelle l'entraîneur Patrice Canayer qui, depuis son arrivée en 1994, a offert au club héraultais l'invraisemblable total de 35 titres, en attendant le 36e imminent.
Mais, alors qu'il n'a jamais été aussi puissant chez lui, le MAHB a perdu du terrain en Europe, où son élimination dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions est venue jeter un froid. Depuis le retour du roi Karabatic en 2009, le club a fait du Final Four un objectif permanent. Le champion d'Europe 2003 n'y est non seulement toujours par arrivé. Il a même fait un pas en arrière après deux poussées jusqu'en quarts de finale les saisons précédentes.
"On n'est pas encore une très grande équipe, il nous manque encore beaucoup de choses pour se mesurer à Barcelone et Kiel. Mais je n'ai pas non plus l'impression qu'on est une si mauvaise équipe que je l'entends par moments", se défend Canayer qui parle de "saison mitigée" sur le plan européen.
Déjà trois recrues internationales :
Reste que la violence de la claque (défaite de 16 buts à Barcelone au retour) interpelle. Et soulève un vieux serpent de mer: celui du manque de concurrence hexagonale qui prépare mal le champion national aux batailles continentales.
L'ailier Michaël Guigou préfère regarder de l'avant: "Quand on voit les frères Gille qui rentrent à Chambéry, Nantes et Saint-Raphaël qui prennent confiance, Toulouse qui a un beau projet, il y a une évolution positive et ça va nous servir pour avoir un niveau encore plus performant au niveau européen."
Patrice Canayer aussi estime que "le handball progresse de manière évidente" et s'en félicite, car il a "une salle de 9000 places à remplir" et que c'est plus facile avec "des affiches à mettre dedans".
Quitte à ce que ça devienne plus dur pour son club? "Si aucune équipe n'a gagné six titres de champion de suite, ce n'est pas seulement lié aux adversaires mais aussi aux problématiques internes, réplique-t-il. A un moment votre concentration baisse et vous êtes moins vigilants."
Pour se prémunir d'une telle érosion, Canayer va encore renforcer son équipe.
Si Bojinovic, Stochl voire Honrubia s'en vont, il a déjà recruté trois arrières, tous internationaux, le Français Nyokas, le Norvégien Mamelund et le Croate Metlicic pour rejoindre les Karabatic, Guigou, Gajic, Accambray et Kavticnik.
Avec toujours le même objectif: tout rafler en France et viser le titre en Ligue des champions où Montpellier aura une belle revanche à prendre.
Même si Canayer insiste: "dans dix ans personne, sauf moi peut-être, ne se souviendra du résultat à Barcelone, mais des quatre trophées qu'on a gagnés cette saison."