Le président socialiste de l'Agglomération de Montpellier, Jean-Pierre Moure, a officiellement lancé mercredi sa campagne de candidat à la mairie de la ville en affirmant être le "mieux placé à gauche pour appeler au rassemblement".
Jean-Pierre Moure, 64 ans, est le troisième candidat à la candidature PS pour le fauteuil de maire après celles de la sortante Hélène Mandroux et de l'adjoint à la culture Philippe Saurel. D'autres pourraient encore venir compléter la liste avant l'investiture prévue à l'automne.
"Je pense être le candidat le mieux placé à gauche pour appeler au rassemblement et redonner à cette ville l'ambition qui doit être la sienne", a affirmé M. Moure, qui a critiqué Mme Mandroux à la tête d'une ville qui "déprime".
"Ce ne sera pas facile. Je ne vous propose pas d'anti dépresseur. Je ne suis pas anesthésiste (profession de Mme Mandroux, ndlr) ni dentiste (profession de M. Saurel)", a ironisé M. Moure, qui avait pris la présidence de l'agglomération à la mort de Georges Frêche en octobre 2010.
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l'investiture pour les élections municipales de 2014.
A un an du scrutin, ils sont déjà trois "enfants" de Frêche à être officiellement dans la course. Après la maire PS Hélène Mandroux, 72 ans, et l'adjoint à la culture Philippe Saurel, 56 ans, c'est le président de l'agglomération, Jean-Pierre Moure, 64 ans, qui a lancé mercredi sa campagne.
"Je pense être le candidat le mieux placé à gauche pour appeler au rassemblement et redonner à cette ville l'ambition qui doit être la sienne", a-t-il affirmé.
Mais bien d'autres candidats guignent la mairie. Dans la génération du dessous, ce sont deux "petits enfants" du président défunt de la région et de l'agglo qui attendent leur heure. Le député Christian Assaf et l'adjoint à l'urbanisme Michaël Delafosse espèrent encore une opportunité pour pouvoir y aller.
Le président du Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, pourrait aussi inscrire son avenir dans l'Hôtel de ville dessiné par Jean Nouvel, même si d'aucuns le voient plus à Perpignan. L'ancien patron du conseil général des Pyrénées-Orientales et actuel sénateur répète à l'envi que "Montpellier l'intéresse".
S'ajoute encore le président PS du conseil général, André Vézinhet, auquel on prête plus des vues sur le siège au Sénat de Robert Navarro. Sans oublier quelques noms qui sont cités de-ci de-là, comme celui du conseiller spécial au sport de Mme Mandroux, le député Patrick Vignal.
Passage en force
M. Vignal, un autre "bébé-Frêche", a depuis plusieurs mois placé ses pions très discrètement. C'est lui qui a proposé une primaire ouverte pour départager les candidats de gauche, idée finalement repoussée par Solférino mais qui l'a fait remarquer. Un livre programme est annoncé pour mars.
Décidée à conserver son fauteuil, Mme Mandroux a tenté de passer en force. Récemment, la maire s'est rendue à Paris. Son idée était d'obtenir l'investiture de Solférino, selon le principe de la prime au sortant.
Mais le conseiller politique de Harlem Désir, M. Alain Fontanel, qui a reçu Hélène Mandroux, a refusé. Pas d'exception à la règle. A Montpellier, comme dans toutes les villes de plus de 20.000 habitants, les militants voteront pour leur candidat et le conseil national d'investiture validera leur choix à l'automne.
Officiellement, le PS n'a pas de préférence.
Cette escapade a en tout cas fortement déplu aux militants montpelliérains et aux caciques du parti. De surcroît, elle n'a pas amélioré ses relations avec le PS, où la maire, proche de Martine Aubry, n'est pas très en cour aujourd'hui. En témoigne son absence du conseil national. On lui reproche son rapprochement avec l'ex-patron de la fédération de l'Hérault, Robert Navarro, exclu du PS et mis en examen, explique une source de Solférino.
Consciente qu'elle est de plus en plus contestée, même par ses adjoints qui n'hésitent pas à lui donner des coups de poignards dans le dos, Mme Mandroux cherche des alliés, notamment avec les Verts. Mardi, elle a lancé un appel dans Midi Libre à "l'Union de la gauche", resté lettre morte tant du côté de Saurel, qui demande un renouvellement et qu'on s'intéresse enfin "aux vrais problèmes des Montpelliérains", que de Moure.
Dans cette ville, qui n'a plus connu de maire de droite depuis 1977 avec François Delmas, l'UMP, guère audible dans l'opposition, aimerait croire que les divisions de la gauche vont lui être bénéfiques. Mais elle ne se fait pas d'illusions.
Son patron, Jacques Domergue, élu député à deux reprises, dont une fois en battant Frêche, ne volera au secours que de sa propre victoire, selon les connaisseurs du milieu. Directeur du centre anticancer de Montpellier, il bénéficie d'une belle image. Toujours est-il qu'il a commandé un sondage afin de voir si les auspices pouvaient être favorables à sa candidature.