Le maire DVG de Montpellier, Philippe Saurel veut remplacer le musée consacré à l'Algérie par de l'art contemporain. Les historiens et le conseil scientifique très remontés, lui demandent de maintenir le projet.
Il s'agit d'un appel au maintien du musée de l'Histoire de la France en Algérie à Montpellier lancé mardi au maire et président de l'agglomération de Montpellier par le conseil scientifique de ce projet et un collectif de soutien.
Philippe Saurel doit faire adopter jeudi une délibération par le conseil d'agglomération pour entériner l'abandon de ce musée et son remplacement par un musée d'art contemporain, à ouvrir en 2016.
Le conseil scientifique de ce musée et le collectif de soutien ont vivement critiqué le maire de Montpellier parlant de décision imposée "au mépris" de ceux qui travaillent sur le dossier depuis des années.
Le chantier a commencé en 2010.
Installé dans l'Hôtel Montcalm, à côté de la gare de Montpellier, le chantier avait débuté en juin 2010 pour une durée de 18 mois. Mais les travaux,
qui ont déjà englouti quelque 10 millions d'euros sur les 20 millions d'euros prévus, ont pris du retard, ne pouvant s'achever que dans un ou deux ans.
Une pétition de 4 000 signatures
Le conseil a également déploré le refus du maire de répondre à Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe, lequel, selon eux, s'est prononcé comme de nombreux intellectuels en faveur de ce projet, soutenu par une pétition qui a recueilli quelque 4000 signatures.
"Il y a une non-évaluation du coût du changement de destination de musée (6 à 7 millions d'euros). De nombreux directeurs de musées ont signé la pétition. Et Montpellier risque de payer lorsqu'il voudra signer des accords pour son musée d'art contemporain", a affirmé Robert Henry, directeur de
recherches au CNRS.
Selon le conseil scientifique, en annonçant à la mi-mai l'arrêt du projet, Philippe Saurel s'est livré aussi à "de la désinformation". Ainsi, contrairement aux propos du maire, le ministère de la Culture était prêt à donner un label national à ce projet.
"Le ministère des Affaires étrangères et la Présidence de la République étaient aussi favorables à ce musée", a assuré le Pr Paul Siblot pour le collectif.
Pour le conseil scientifique et le comité de soutien, cet abandon est la conséquence de discussions entre le maire et des "groupuscules Pieds-Noirs" alors que le candidat à la mairie avait exprimé son accord sur le musée dans sa dimension historique pendant la campagne.
Le projet de musée de l'Histoire de la France en Algérie (1830-1962) est vieux de plus de dix ans. Il avait été initié par l'ancienne figure tutélaire de la région, le défunt Georges Frêche.