L'une des premières décisions que devront prendre les nouveaux conseils régionaux consistera à nommer leur région. Vous avez pu donner votre avis lors d'un sondage, on vous livre les préférences des principaux candidats : Dominique Reynié, Carole Delga, Philippe Saurel, Gérard Onesta et Louis Aliot.
La question du nom de la future région tourne parfois au casse-tête, entre nécessité de ne froisser aucune sensibilité et impératif de simplicité.
Situation paradoxale
Les candidats engagés pour les élections régionales se trouvent dans une situation paradoxale : nombre d'entre eux font campagne pour diriger des entités, issues de la réforme territoriale, qui n'ont pas encore de nom.
Plus étonnant encore, dans les régions où la question du futur nom fait débat, les candidats restent souvent prudents, voire attentistes, sur ce sujet.
Pourtant, pour Joël Gayet, fondateur de la chaire de marketing territorial à l'université d'Aix-Marseille, nom et projet sont indissociables.
Si quelqu'un avait une idée extrêmement claire de ce qu'il veut faire, il aurait probablement une suggestion immédiate en termes de nom", explique Joël Gayet, ajoutant que les candidats se gardent de prendre des positions claires "parce que c'est clivant".
"Occitanie" tient la corde
La loi prévoit que le nom et le chef-lieu définitifs des nouvelles régions seront tranchés avant le 1er octobre 2016 par décret en Conseil d'État, après avis du conseil régional concerné. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, "Occitanie", qui tient la corde pour le moment, récolte l'approbation des spécialistes du "naming", car c'est un nom qui exprime une identité.
"Occitanie" a la faveur de la candidate PS-PRG, Carole Delga, et du candidat EELV-FG, Gérard Onesta. "Je refuse Sud de France, ça fait SDF et on n'a pas à se définir en fonction de Paris, ça nous donnerait un destin de banlieusards", a expliqué ce dernier.
Pour le FN, Louis Aliot prône en revanche "Languedoc-Roussillon tout court" ou "Languedoc-Pays catalan". "On a abandonné la capitale à Toulouse", ce serait "une compensation", plaide-t-il.
Dominique Reynié (Les Républicains/UDI), refuse de se prononcer en faveur d'un nom pendant sa campagne mais veut "écarter Sud de France".
Philippe Saurel (liste Citoyens du Midi), est pour sa part partisan du mot "Midi". Pour lui, le nom pourrait être tout simplement Midi ou encore Midi-Méditerranée.