Après la joie et l'émotion, les questions. Une rançon a-t-elle été versée pour la libération des quatre otages français au Niger ? Oui selon Le Monde, qui parle d'une somme de 20 millions d'euros. Cette somme aurait été prélévée sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement.
De 20 à 25 millions d'euros ont été versés en échange de la libération mardi des quatre otages français enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger par des islamistes armés, a appris mercredi l'AFP de source proche des négociateurs nigériens.
Ce sont "entre 20 et 25 millions d'euros qui ont été payés pour obtenir la libération des otages français", a déclaré cette source. Elle a précisé que cette somme avait servi à payer les ravisseurs ainsi que les intermédiaires qui, sur le terrain, ont joué un rôle important pour obtenir ces libérations.
Ce que l'on sait de la libération des quatre otages français enlevés au Niger
Comment ont-ils été libérés ?
L'Elysée n'a pas donné de détails sur la façon dont les quatre Français ont été libérés. Mais François Hollande a "exprimé toute sa gratitude au président nigérien", Mahamadou Issoufou, qui "a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes". Très critiqué par les familles des otages dans sa décision d'intervenir au Mali, le chef de l'Etat a souligné que cette opération militaire avait pu "suspendre ces initiatives", mais "qu'elles avaient été immédiatement reprises" dès la fin du conflit, selon francetvinfo.fr.C'est en marge de l'investiture du président malien, le 22 septembre, que François Hollande a convenu d'avancer dans la négociation, affirme Etienne Leenhardt, chef du service enquête de France 2.
Y a-t-il eu une rançon ?
Difficile d'imaginer une libération sans contreparties après trois ans de détention, estime Etienne Leenhardt. Mais le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a nié mardi tout "assaut" ou paiement de rançon, insistant que cette libération n'était pas liée aux récentes opérations militaires conduites par la France et la Minusma au Mali. Les quatre otages français ont été libérés alors qu'ils se trouvaient au Mali, a ajouté Laurent Fabius. Selon Etienne Leenhardt, il a fallu une dizaine de jours pour acheminer les otages jusqu'à Niamey.Interrogé à son tour, Jean-Yves Le Drian a balayé de la main tout paiement de rançon, rappelant le principe déjà revendiqué par François Hollande, lors de la libération d'otages au Cameroun en avril dernier : "La ligne du président Hollande a toujours été claire, on ne joue pas à cela", a assuré le ministre de la Défense sur France 2. Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu deux fois en secret à Niamey, a plutôt insisté sur l'action du président nigérien : "Il n'y a pas eu d'assaut. Il y a eu une initiative prise par les réseaux du président Issoufou qui a permis une libération sans heurt." Le président du Niger s'est d'ailleurs félicité de cette libération.
Officiellement, la France n'a pas payé
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a nié mardi tout "assaut" ou paiement de rançon. "Ce que je peux vous dire, c'est que la France ne paye pas de rançon, c'est clair et net", a déclaré le ministre sur Europe 1. Laurent Fabius a préféré souligner que la libération n'aurait pas été possible "sans l'action extrêmement efficace du président nigérien" Mahamadou Issoufou.
Un scénario confirmé par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. "La ligne du président Hollande a toujours été claire, on ne joue pas à cela", a assuré le ministre de la Défense sur France 2. "La France a toujours eu la même ligne depuis trois ans, on ne paye pas", a-t-il répété sur RTL, mercredi.
Officieusement, vingt millions versés, selon Le Monde
Contrairement à ce qu'affirment les autorités françaises une rançon a été versée pour obtenir leur libération, révèle Le Monde, mercredi 30 octobre. Citant une source française, le quotidien affirme qu' une "contrepartie" de "plus d’une vingtaine de millions d’euros" a été débloquée. Une somme qui aurait été prélevée sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement.
Une rançon payée par Areva, selon Le Parisien
Pour Le Parisien, c'est Areva qui a fait passer au gouvernement français un message explicite indiquant son intention de payer pour obtenir la libération de ses quatre salariés : "Une somme de plusieurs millions d'euros qui ne sera sans doute jamais dévoilée."
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