Le chef de la police municipale et un élu de Pézenas ont exprimé mardi leur peine et leur "colère" après la mort de Jean-Baptiste Salvaing, victime d'un assassinat revendiqué par le groupe Etat Islamique. Il était originaire de cette commune de l'Hérault. Ses amis sont sous le choc.
Dans sa maison de Pézenas, Jean-Claude Carayon se rappelle avec émotion de Jean-Baptiste Salvaing.
Arrivé à l'age de 12 ans dans son club de rugby, il l'a entrané, l'a vu grandir puis partir à Paris pour devenir policier, il y a 14 ans.
A Pézenas, ils sont nombreux à l'avoir cotoyé et à connaître sa famille, installée là depuis 3 générations. Jean-Baptiste Salvaing y est né et y a fait toute sa scolarité jusqu'au Bac, qu'il a passé au lycée Jean Moulin.
Au lendemain de l'attaque qui lui a couté la vie ainsi qu'à sa compagne, la mairie a tenu à lui rendre hommage par la voix de Pierre Rossignol. Elu de la commune mais aussi ami d'enfance du policier.
La famille est dans la tristesse et dans l'incompréhension.
Après l'annonce du drame de lundi soir, les parents de Jean-Baptiste Salvaing sont partis à Paris, au chevet de leur petit fils agé de 3 ans, seul rescapé de la tuerie. Le policier était également père d'un autre enfant âgé de 10 ans.
Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux dans les Yvelines, était "très sportif et très brillant à l'école", a témoigné lors d'une conférence de presse Lionel Puche, le chef de la police municipale de
Pézenas, qui fut aussi son entraîneur sportif. "C'était un jeune joyeux et convivial".
J'ai appris cette nouvelle dans la nuit, j'en suis très atteint car même si nous ne travaillions pas dans le même corps c'est un ami policier qui a été touché. J'irais jusqu'à dire dans son intimité car c'est à son domicile que le drame s'est produit", a ajouté le policier municipal. "Voir comme cela une connaissance tomber cela nous obliqe à nous poser plein de questions. Nous pensons aussi encore plus que cela pourrait nous arriver, même ici, en province...".
Lionel Puche a décrit les membres de la famille du policier comme étant "très investis dans le milieu associatif de Pézenas". "C'est une grande famille de la ville", a-t-il dit. "Beaucoup travaillaient dans le milieu médical, le grand-père était dentiste, le père médecin. Jean-Baptiste avait choisi une voie différente. Une voie qui ressemblait au poste qu'il occupait au rugby, 3e ligne. Un poste où il faut se dévouer et se sacrifier pour les autres."
Je suis écoeuré, en colère", a pour sa part déclaré Pierre Rossignol, adjoint au maire de Pézenas et ami d'enfance de la victime. "Jean-Baptiste avait fait le choix de défendre les autres, de leur apporter de l'aider. Il a été assassiné froidement, il ne méritait pas ça. C'était un homme bon et brillant dans tous les sens du terme. Je suis dévasté pour sa famille qui compte beaucoup à Pézenas", a-t-il ajouté.
Tous les services municipaux de la ville observeront mercredi une minute de silence en l'honneur du policier. Les drapeaux de la commune ont été mis en berne.
Jean-Baptiste Salvaing, âgé de 42 ans, a été tué à coups de couteau devant son domicile de Magnanville, par Larossi Abballa, 25 ans, condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste.
L'assaillant a ensuite séquestré la compagne du policier Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu'il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans et demi, retrouvé choqué mais indemne.