Procès Alzheimer Montpellier : cinq ans de prison requis par l'avocat général

Elle voulait tuer sa mère atteinte d'Alzheimer. L'avocat général a requis une peine d'emprisonnement de 5 ans dont deux fermes aux assises de l'Hérault à l'encontre de Bernadette Colin. Le verdict est attendu cet après-midi.

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"Il fallait que l'une meure pour que les autres vivent": c'est ainsi que Bernadette Colin, une ex-enseignante de 61 ans, a justifié au premier jour du procès devant les assises de l'Hérault ses tentatives de mettre fin aux jours de sa mère de 87 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer.

L'avocat général Yves calvet a requis ce matin une peine d'emprisonnement de 5 ans dont deux ferme pour tentative de meurtre.
Après les plaidoiries de la défense, le verdict devrait être prononcé cet après-midi aux assises de Montpellier.

Le 25 avril 2009, Raymonde Colin, 87 ans, avait été découverte gisant dans une mare de sang à son domicile de Montpellier.
Les soupçons s'étaient immédiatement portés sur Bernadette, deuxième des trois filles de la fratrie, apparue en état de sidération, avec du sang séché sur les mains. Cette enseignante d'un lycée de Poissy (Yvelines) était venue rendre visite à sa mère lors des vacances scolaires.

La veille du 25 avril, elle avait d'abord essayé de lui donner une mort "douce et paisible", lui faisant avaler un cocktail alcoolisé dans lequel elle avait versé 3 sachets de Noctamide. Ce médicament traitant les troubles du sommeil n'avait fait qu'endormir Raymonde Colin.
A son réveil, l'enseignante avait alors tenté de l'étrangler, avant d'utiliser
une cordelette. La tentative avait encore échoué. Elle avait alors décidé de poignarder l'octogénaire avec un couteau de cuisine. La lame s'était tordue contre une côte, ne provoquant que quelques entailles.

Avec une franchise déconcertante, l'ex-professeur a nié cette dimension "altruiste" de son geste. "Ce n'était pas une euthanasie, ma mère ne m'a jamais demandé de l'aider à mourir. C'était avant tout égoïste: j'ai fait cela pour aller mieux, parce que je ne supportais plus sa déchéance. Il fallait que l'une meure pour que les autres vivent", a-t-elle justifié.
"Je n'avais pensé qu'aux médicaments, le reste a été de l'improvisation dans l'affolement.

La sexagénaire a ensuite admis avoir voulu maquiller son crime en suicide. Le 24 avril au soir, elle avait envoyé un SMS à une collègue indiquant que sa mère avait mis fin à ses jours pour "accréditer la thèse du suicide". Puis elle avait annulé la visite de l'infirmier, pour éviter "un gêneur".
Plus tard, après les tentatives de meurtre, elle avait essuyé le couteau ensanglanté avec un gant pour "effacer" ses empreintes et jeté les boites de médicaments administrés.

Le jury est parti en délibérations à 11 h 15.
Le verdict est attendu dans l'après-midi.


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