Rebondissement dans l'affaire des procès verbaux publiés ce vendredi matin par Libération. Jean-Robert Phung, l'avocat de Géraldine Pillet et des Karabatic va porter plainte lundi pour violation du secret de l'instruction à Paris et à Montpellier
L'avocat de Géraldine Pillet et des deux frères Karabatic ne décolère pas et passe à l'attaque.
Jean-Robert Phung va porter plainte, lundi matin, auprès du procureur de Paris et du procureur de Montpellier pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire des paris illicites et du match supposé truqué du MAHB.
Joint par téléphone vendredi à 17h, il dénonce plusieurs violations avérées et répétées du secret de l'instruction dans ce dossier.
"Je suis attéré de voir que circulent des copies de la procédure partout dans Paris et dans la presse" nous a-t-il confié. "La publication d'écoutes téléphoniques dans un premier temps, puis aujourd'hui (ndlr: vendredi 2 novembre), des copies des procès-verbaux d'auditions de Nanterre et de Montpellier sont des violations délibérées du secret de l'instruction, cela nuit gravement à mes clients, à leur image, à leur défense, à la vérité des faits et à la justice tout simplement".
"En 30 jours, Nikola Karabatic a été arrêté sous les yeux des caméras et de la France, placé en garde à vue à Nanterre, déféré à Montpellier chez le juge d'instruction avec une pression médiatique rarement vue, mis en examen pour escroquerie, placé sous contrôle judiciaire. Puis en quelques jours, on a levé son contrôle judiciaire, son club l'a réintégré dans l'effectif du MAHB, l'équipe de France l'a appelé pour jouer les qualifacations pour l'Euro-2014 et dimanche, il représentera la France en Turquie...(...) Il n'y a rien dans le dossier du juge, rien. C'est de l'instrumentalisation médiatique, avec des fuites de procès verbaux à la presse... car ils n'ont rien et ils n'auront rien, jamais.".
Lundi donc, Jean-Robert Phung portera plainte contre X pour violation du secret de l'instruction à Paris et à Montpellier.
- Première violation, selon lui, les écoutes téléphoniques de Jenny Priez qui ont filtré dans la presse people magazine et sur une radio.
- Deuxième violation, la conférence de presse du Procureur de la République de Montpellier, le 1er octobre. Ce n'était pas une information donnée à la presse sur le dossier mais "un plaidoyer pro domo", alors même que, selon Me Phung, les avocats n'avaient toujours pas eu accès au dossier.
- Dernier litige, la publication d'extraits des P.V d'audition dans Libération. Selon l'avocat, le quotidien avoue même avoir eu accès aux P.V dans son article du 2 novembre.
Jean-Robert Phung nous a précisé qu'à plusieurs reprises, dans d'autres articles, la même journaliste le cite, comme s'il s'agissait d'une interview, alors qu"'il ne l'a jamais rencontrée, ni même été en contact personnel avec elle".