Régionales : Marine Le Pen et Louis Aliot concluent la campagne FN à Nîmes en attaquant Manuel Valls

Marine Le Pen a conclu, mercredi soir, à Nîmes, la campagne régionale du FN, avec Louis Aliot, tête de liste Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en s'en prenant violemment au Premier ministre. Elle l'accuse d'avoir mené la "guerre totale" contre son parti plutôt que contre les djihadistes.


Deux semaines et demi seulement après les attentats, la présidente du Front national a estimé que "Manuel Valls, chef de l'+UMPS+ n'a qu'un seul programme, la guerre totale au FN. (Il) place le premier parti de France, représentant des millions d'électeurs, comme l'une des trois grandes menaces de la planète, avec le déréglement climatique et l'Etat islamique", a-t-elle accusé.

Devant environ un millier de personnes, et une salle pleine à ras bord, en soutien à son compagnon Louis Aliot, candidat dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, elle a "regretté que Manuel Valls ne consacre pas autant d'énergie à lutter contre l'EI qu'il en met pour lutter contre les patriotes du FN", évoquant une "trêve" contre son parti finie trop tôt.

Reportage F3 LR : D.Moine et J.Lanchas ©F3 LR

A entendre ses stigmatisations, ses vociférations, ses insultes, j'ai l'impression que (Manuel Valls) va envoyer les forces spéciales neutraliser chaque militant et chaque candidat du FN", a-t-elle encore protesté, dans ce discours qui était le plus fourni en critiques contre le gouvernement depuis les attentats du 13 novembre.


Marine Le Pen avait oscillé entre adhésion à l'unité nationale et dures critiques de la politique suivie par l'exécutif, agrémentées de nouvelles propositions, notamment la suspension temporaire du droit d'asile.
Après les attentats, François Hollande et Manuel Valls avaient quant à eux repris certaines propositions sécuritaires formulées conjointement par le Front national et Les Républicains.
Mais Manuel Valls, qui s'était posé en meneur de la lutte anti FN avant les attentats, avait tu ses critiques contre le parti de Marine Le Pen. Un axe repris mardi, en fustigeant un parti qui "n'aime pas la France, trompe les Français" et "mettrait le pays par terre", en ruinant, selon lui, ceux à qui le FN s'adresse (retraités, ouvriers, jeunes).

Entourée de la tête de liste Louis Aliot, seulement quelques points derrière la socialiste Carole Delga dans les enquêtes d'opinion de la grande région au second tour, du maire de Béziers, Robert Ménard, Mme Le Pen a multiplié pendant cinquante minutes les accusations contre les "échecs" successifs" du gouvernement qui n'aurait "pas pris la mesure du danger".

Face aux jihadistes, "nous n'avons pas d'autre choix que de gagner cette guerre. Si nous échouons, le totalitarisme islamiste prendra le pouvoir dans notre pays, comme il l'a pris en Libye avec l'aide de Nicolas Sarkozy, comme il tente de le prendre en Syrie, en Egypte, en Tunisie, etc.", s'est inquiétée Marine Le Pen.

Dans ce cas-là, "la charia remplacera notre constitution, l'islam radical se substituera à nos lois, nos bâtiments détruits, la musique prohibée, l'épuration religieuse avec son cortège d'horreurs, etc." a-t-elle mis en garde.


Marine Le Pen était l'invitée du 19/20 de France 3 Languedoc-Roussillon, mercredi, avant son meeting.

Marine Le Pen, présidente du FN, avant son meeting à Nîmes ©F3 LR

Envoyer un "grand signal"

Elle a pourtant concédé que ces "enjeux dépassent très largement le cadre de nos régions", aux pouvoirs "extrêmement limités pour lutter contre le terrorisme islamiste et endiguer l'immigration", qui n'ont pas "les compétences pour contrôler nos frontières, expulser les délinquants radicalisés étrangers, construire les places de prison qui manquent, arrêter la folle politique pénale, etc."
Dès lors, les régionales sont l'occasion d'un "grand signal" pour 2017, se plaçant sans fard dans cette perspective: "Si je suis élue présidente de la République, je défendrai chaque Français.".

Le FN est bien situé dans les enquêtes d'opinion, favori pour la victoire en Nord-Pas de Calais-Picardie et Paca, sérieux concurrent pour la victoire en Normandie, Bourgogne-Franche-Comté, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne et en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Des sondages qui se sont progressivement rapprochés des pronostics les plus inespérés du parti, Marine Le Pen ayant dit après les départementales, en mars, que "quatre à cinq régions" étaient gagnables.

De probables bons résultats qui montrent le peu d'effet sur les électeurs des mises en examen ayant touché le FN, certains de ses dirigeants ou proches dans l'enquête sur le financement de ses campagnes, et surtout de la querelle opposant le père à sa fille, qui s'est soldée par l'exclusion du co-fondateur du parti le 20 août.

 

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