Suite à la découverte de 4 cas autochtones de contamination au virus du chikungunya à Montpellier, quelques réponses aux questions que vous vous posez sur le mode de contamination et la prolifération du moustique tigre.
Les symptômes du chikungunya
Le chikungunya provoque de fortes fièvres avec des douleurs articulaires. Dans certains cas, ces douleurs et des raideurs persistent plusieurs mois voire plusieurs années. La maladie peut être mortelle chez les patients fragilisés, notamment lespersonnes âgées. On l'appelle aussi la maladie du dos courbé.
La transmission par le moustique
La maladie est due, tout comme la dengue, à un virus qui se transmet uniquement par l'intermédiaire d'une piqûre du moustique aedes albopictus, également appelé moustique tigre.L'apparition de cas autochtones de chikungunya ou de dengue nécessite d'abord que le moustique s'infecte en piquant une personne revenant malade d'un pays ou d'une zone d'endémie. Le moustique devient alors infectant: à chaque piqûre, il transmettra le virus.
Un cas est dit "importé" si le patient a séjourné en zone de circulation connue du virus dans les 15 jours précédant le début des symptômes.
Premiers cas autochtones à Montpellier
Selon un bilan de l'institut de veille sanitaire (InVS) diffusé lundi, il s'agit des premiers cas autochtones de cette maladie en France métropolitaine cette saison.Entre le 1er mai et le 17 octobre 2014, 403 cas avérés de chikungunya ont été recensés par l'institut en France métropolitaine, tous importés.
En juillet, l'InVS estimait que les conditions étaient réunies pour une transmission autochtone du virus du chikungunya en France, rappelant que 2 cas de chikungunya autochtones y avaient été identifiés en 2010.
En Italie, une épidémie de chikungunya d'origine autochtone avait touché 300 personnes en 2007, dont une était décédée.
L'épidémie outremer
Après avoir touché l'île de la Réunion en 2005-2006, le virus est apparu aux Antilles et en Guyane en 2013. Mi-septembre, la Cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de l'InVS faisait état de plus de 147.000 personnes contaminées aux Antilles et en Guyane. L'épidémie était alors en ralentissement aux Antilles mais continuait à progresser en Guyane.La prolifération du moustique tigre
Le moustique tigre, longtemps cantonné à l'Asie du sud-est, est désormais implanté sur le continent américain et dans une partie de l'Europe, dont le sud de la France.Dans une note, le président de l'Entente interdépartementale de démoustication Méditerranée (EID), Christian Jean, "a alerté des maires de l'Hérault
sur la multiplication des foyers de moustiques liés aux intempéries récemment survenues" dans le sud, notamment sur le Gard et l'Hérault.
L'EID a traité 7.000 ha de zones humides entre Cerbère (Pyrénées-Orientales) et l'Etang de Berre (Bouches-du-Rhône), entre le 20 septembre et le 8 octobre.
Quelles campagnes de démoustication ?
C'est l'EID Méditerrannée qui est chargé des différentes campagnes de démoustication. Mais toute la difficulté réside dans la concentration urbaine du moustique tigre.
Reportage Carine Alazet /Alexandre Grellier