Il croupissait depuis 6 ans à Sète. Le cargo Rio Tagus vient d'être racheté aux enchères par une société barcelonaise. 11 000 euros pour la carcasse du navire panaméen. Reste à savoir si le cargo sera démonté sur place ou tracté jusqu'à Barcelone.
Le Rio Tagus, amarré depuis 6 ans à Sète, a été racheté lundi aux enchères devant le tribunal de Montpellier. C'est une entreprise barcelonaise, Varadero, qui a acquis le cargo pour 11000 euros.Une paille pour le gros cargo estimé à 195.000 euros lors des dernières enchères de 2013. Il faut dire que le temps a passé et la rouille a rongé le bateau épave désormais évalué au prix de la ferraille.
Un soulagement pour Sète
Le Rio Tagus croupissait au quai Riquet depuis fin 2010. La ville de Sète avait espéré s'en débarrasser en 2013, lors d'une première vente aux enchères. Mais le cargo estimé à près de 200 000 euros n'avais pas trouvé preneur et le port de Sète redoutait d'avoir à "déchirer" le bateau à ses frais. C'est donc une entreprise catalane qui va récupérer la carcasse du Rio Tagus. D'après la direction du port de Sète, Varadero, basé dans le port de Barcelone, a la capacité et l'expertise pour démanteler le bateau. Seule incertitude aujourd'hui : le Rio Tagus pourra-t-il être tracté jusqu'à Barcelone?
Le tractage du Rio Tagus soumis à autorisation et très encadré
Ce sont les autorités maritimes qui devront donner leur feu vert, si elles estiment que le transport peut se faire sans danger. Le tractage ne pourra être autorisé qu'avec des garanties de sécurité importantes, qui risquent de faire monter le coût de l'opération. Au bas mot, selon la direction du port de Sète, ce tractage pourrait coûter pluieurs dizaines de milliers d'euros. S'il est trop onéreux, ou interdit par les autorités maritimes, le Rio Tagus devra être démantelé sur place. Quoi qu'il en soit, l'EPR Port Sud de France se dit soulagé. Son Directeur, Marc Chevalier, espère être débarassé du cargo avant la fin de l'année.
Le rappel de l'épopée tragique du Rio Tagus
C'est en octobre 2010 que le Rio Tagus accoste à Sète. Le cargo, transporteur de produits chimiques, est victime d'une voie d'eau. Les traites et les salaires de l'équipage ne sont déjà plus payées par le propriétaire, un armateur panaméen.
Les 11 marins ghanéens, égyptiens et ukrainiens vont rester 4 mois à quai, avant que la solidarité ne leur permette de rentrer chez eux. Ils n'ont pas souhaité se pourvoir en justice. Depuis, le cargo amarré au quai Riquet de Sète attendait d'être vendu. Les premières enchères de 2013 n'avaient pas trouvé preneur.