Top 14 : Montpellier se cherche une identité

Départ programmé de l'emblématique François Trinh-Duc, afflux de joueurs étrangers, notamment sud-africains, et centre de formation négligé : le Montpellier Hérault Rugby bouscule sa jeune histoire jusqu'à froisser une identité fragile dans une ville sans racines ovales profondes.

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Avec Louis Picamoles, transféré à Toulouse, Julien Tomas, au contrat non renouvelé fin 2013, les deux internationaux Fulgence Ouedraogo et François Trinh-Duc ont accompagné l'émergence au plus haut niveau de Montpellier, remonté dans l'élite en 2003.

Ouedraogo isolé


Les deux joueurs, issus de l'école du Pic Saint-Loup et intégrés au centre de formation du MHR, ont incarné la stabilisation dans le Top 6 et symbolisé le savoir-faire du centre de formation.
La signature à Toulon de François Trinh-Duc, où il s'est engagé pour trois ans, isole Ouedraogo dans un effectif renouvelé à l'intersaison par l'arrivée massive de joueurs sud-africains, recommandés par le nouveau patron de l'équipe, Jake White, champion du monde avec les Springboks en 2007.

"L'identité est là, la vie continue"


Il ne restera désormais que deux titulaires de la finale perdue en 2011 devant le Stade toulousain : l'ailier fidjien Timoci Nagusa et Ouedraogo.
Abdelatif Benazzi, nouveau directeur sportif, "rappelle que le départ de Trinh-Duc est une décision personnelle. Notre centre de formation continue son travail, Fulgence Ouedraogo a prolongé tout comme Benoît Paillaugue. L'identité est là, la vie continue. Il existe un tel turn-over dans le rugby actuel que si vous avez 10% des joueurs du pays c'est déjà pas mal".

"Une évolution du rugby en France"


Montpellier n'a pas laissé le temps à la nouvelle génération issue du centre de formation de trouver une place dans un effectif renouvelé à grand frais. Il s'est séparé d'Eric Escande, demi de mêlée de Toulon, ou encore de Enzo Selponi et Yoann Artru, partis à Perpignan, avant de céder cet été Ilian Perraux. Sous couvert d'anonymat, l'un de ces Montpelliérains internationaux ayant transité par l'équipe de France de moins de 20 ans, raconte que "ce n'est pas une tare du club, mais une évolution du rugby en France".

"Plusieurs joueurs sont partis et c'est dommage"


"Est-ce que l'on laisse des opportunités aux jeunes joueurs? demande-t-il. De moins en moins ou alors seulement aux jeunes Sud-africains. On était une belle génération. Pour preuve, nous avons gagné beaucoup de titres chez les jeunes. A l'image d'Eric Escande, plusieurs joueurs sont partis et c'est dommage. Quand je vois Toulouse, qui fait confiance à ses jeunes, je me dis que c'est possible d'en intégrer en Top 14.".

L'argent accélère la mutation


Mis à part le 3e ligne Kélian Galletier, prolongé pour deux ans, tous ont quitté Montpellier et ont été en partie remplacés par Jacques Du Plessis, Paul Willemse ou Wiaan Liebenberg, qui bénéficient d'un contrat Espoir de moins 23 ans. Le président Mohed Altrad, actionnaire majoritaire, est arrivé en avril 2011 au secours de Montpellier pour injecter beaucoup d'argent et accélérer la mutation. Après avoir laissé les commandes à Fabien Galthié, il a confié le destin du MHR à Jake White.

"Si le club gagne, l'identité de Montpellier y gagnera"


A l'intersaison, pas moins de quinze joueurs, issus du réservoir sudiste, ont élargi un effectif très cosmopolite et ont remis en cause l'identité de jeu. Confronté à la règle des Jiff (Joueur issu des filières formation), Montpellier s'interroge pour faire une place à ses deux dernières recrues : François Steyn et Pierre Spies, mais ne veut pas dévier de sa ligne de conduite.
"Le club s'oriente vers une stabilité, un sérieux et une ambition. On veut faire partie des meilleurs clubs européens. Tout changement fait peur, qui plus est dans le rugby très conservateur. Si le club gagne, l'identité de Montpellier y gagnera. Le projet est plus fort que les hommes", persuade Benazzi.
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