Écarté par l'encadrement du XV de France, puis blessé sérieusement à l'automne, le Montpelliérain, François Trinh-Duc, a finalement rattrapé à force de travail, notamment au pied, le wagon de la Coupe du monde qu'il compte bien disputer quatre ans après une première participation amère.

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La vidéo a fait le buzz. Postée par François Trinh-Duc sur sa page Facebook le 19 mai, jour où Philippe Saint-André, le sélectionneur de l'équipe de France a annoncé sa présélection pour le Mondial anglais (18 septembre-31 octobre), on y voit l'ouvreur du MHR, euphorique, improviser une chorégraphie au volant de sa voiture.

19 mai 2015.

Cette vidéo montre le chemin parcouru par Trinh-Duc (28 ans, 49 sél.) pour intégrer le groupe des 36 qui préparent actuellement la Coupe du monde: juste après être revenu dans les petits papiers de l'encadrement français à l'automne, il a ainsi été victime d'une fracture d'un tibia qui aurait bien pu mettre fin à ses rêves de disputer une deuxième Coupe du monde après celle de 2011.

C'est quelque chose qui m'a étonné de sa part: ce n'est pas forcément quelqu'un d'expansif, ça montre bien à quel point il était heureux et toute la difficulté qu'il a eue pour arriver à sa sélection (pour la Coupe du monde)", estime Fulgence Ouedraogo, son ami d'enfance et coéquipier, à Montpellier et chez les Bleus.


Présenté comme un ouvreur extrêmement doué mais se reposant un peu trop sur ses qualités naturelles, Trinh-Duc a surmonté ces difficultés en mettant le bleu de chauffe, et bien avant sa blessure, d'après Ouedraogo.

Une nouvelle dimension de travail

"Il a su vraiment se remettre en question, surtout travailler. Je l'ai vu changer de dimension dans le travail, véritablement. Même ici (à Marcoussis pour la préparation), après les séances de physique où tout le monde finit en croix sur le sol, il prend ses ballons et va faire une séance de but ou de jeu au pied. Il arrive le premier aux entraînements pour s'échauffer, bien débuter la séance", affirme le troisième ligne.
L'exercice des tirs au but. C'est notamment là que le bât blessait, alors l'ouvreur s'y est mis, prenant cette charge à son compte avec Montpellier lors de la saison 2013-2014, principalement pour pouvoir prétendre à un retour chez les Bleus.
"Il fallait que je bute car je n'étais pas dans les titulaires de l'équipe de France", expliquait au début de la préparation Trinh-Duc, appelé une seule fois depuis le Tournoi-2013, et encore suite à un forfait.
Il y a même pris goût - "quand je ne le fais pas, ça me manque" -, mais sa blessure à l'automne est donc venue freiner son élan à ce niveau-là. D'autant qu'à son retour au printemps avec Montpellier, le but avait été confié à l'Australien Ben Lucas.

"Oui, je n'ai rien à perdre, mais j'ai quand même l'objectif d'y aller"

C'était difficile pour moi, car je voulais montrer que j'avais retrouvé mon jeu au pied. Dans le jeu courant, c'est facile (de montrer qu'on a retrouvé son niveau), mais je voulais montrer aussi que j'avais retrouvé un bon pourcentage (dans les tirs au but)", soulignait-il.

Il continue de s'y atteler pendant cette préparation afin de faire partie le 23 août, des 31 heureux élus qui traverseront la Manche, quatre ans après avoir traîné son spleen lors de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande où, ouvreur numéro 1 de Marc Lièvremont pendant les trois précédentes années, il avait finalement été écarté dès le début de la compétition.

La situation est différente cette fois, puisqu'il a très peu été appelé en équipe de France depuis que Philippe Saint-André en est le sélectionneur. Une situation qu'il ne souhaite "pas ressasser".

Cela reste une Coupe du monde mais ce n'est pas comparable (à 2011): je n'ai pas eu le même parcours les quatre années précédentes. Mais ça me permet encore plus de ne pas calculer. Oui, je n'ai rien à perdre, mais j'ai quand même l'objectif d'y aller.".

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