Face aux coûts élevés des réparations automobiles, de nombreux Français repoussent l'entretien de leur véhicule ou se tournent vers les garages solidaires, où ils peuvent réparer eux-mêmes leur voiture à moindre coût. Une solution économique qui n’est pas sans risque pour la sécurité routière.
Changer des pneus ou des plaquettes de frein, des réparations basiques qui peuvent facilement coûter jusqu’à 200 euros. Une somme compliquée à débourser désormais pour de plus en plus d'automobilistes. « Si on a les sous, on fait les entretiens tout de suite sinon, on laisse traîner... », confie l'un d'eux à France 3 Occitanie. Un autre nuance : « Quitte à pas avoir les moyens ce mois-ci, on tirera sur les réserves, mais on trouve une solution ».
Le constat est alarmant. Selon 40 millions d’automobilistes, sept Français sur dix ne font plus réviser leur véhicule chaque année. Une tendance qui s'explique par les prix des réparations, de plus en plus élevés. Et avec l'âge moyen des voitures qui atteint désormais 11,2 ans, les pannes se multiplient.
Les garages solidaires à la rescousse
Pour limiter les dépenses, certains automobilistes se tournent vers des garages solidaires. Dans ces ateliers, ils peuvent effectuer les réparations eux-mêmes, avec l’aide de professionnels bénévoles, tout en réduisant la facture. Un garagiste solidaire raconte : « il y a un monsieur, il a refait son embrayage pour 300 euros. Il a passé trois jours dans l'atelier avec l'aide d'un technicien bénévole. Chez un garagiste traditionnel, cela lui aurait coûté 1 200 à 1 500 euros, quasiment le prix de sa voiture ».
Ces solutions permettent de faire des économies, mais repousser ou improviser les réparations peut aussi avoir des conséquences graves.
Sécurité en danger
« Ne pas entretenir son auto, c'est prendre le risque que l'on casse une pièce derrière et que ça coûte beaucoup plus cher », avertit Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes. « Prenez l'exemple d'une rotule de direction : si vous rechignez à la changer, ensuite ce sont les pneumatiques qui seront touchés, et au final, vous devrez tout remplacer. Ce n'est jamais le bon calcul. Il vaut mieux prévenir que guérir ».
Le manque d’entretien des véhicules pèse aussi lourdement sur la sécurité routière. Selon une étude de la Sécurité routière, 21 % des accidents seraient liés à un mauvais entretien. Pire encore, entre 5 et 7 % des automobilistes renoncent même au contrôle technique, craignant les réparations à effectuer ou la mise hors circulation de leur voiture.
Écrit avec Thomas Cardoze.