Les couples de couleur sont-ils victimes de discrimination à l'entrée des paillotes ? C'est le but du testing effectué, ce samedi 22 juillet 2023, par SOS Racisme dans toute la France. En Occitanie, une opération a été réalisée à Palavas-les-Flots et à la Grande Motte. Des cas de discrimination ont été vérifiés et filmés.
Le testing, une méthode très codifiée venue des Etats-Unis pour prouver la discrimination. Après les boîtes de nuit en mars dernier, pour tester les paillotes de Palavas-les-Flots, l'association SOS Racisme a sélectionné trois couples : le groupe test maghrébin, le groupe noir et enfin le duo blanc.
Opération en caméra cachée
Tour à tour, les couples vont se présenter dans les paillotes, toujours dans le même ordre, le couple blanc en dernier, en demandant deux transats en première ligne puis en cas de refus, deux matelas n’importe où. "On va être en couple, un homme, une femme, habillés de la même façon et à peu près du même âge" explique Saphia Aït-Ouarabi, vice-présidente de SOS Racisme.
L'opération était complètement anonyme, filmée en caméra cachée avec les smartphones et personne n’était au courant dans la station balnéaire.
Un refus sur quatre
Sur l'une des quatre paillotes, la discrimination va être constatée. Le couple maghrébin et le couple noir essuient un refus : "Vous n'avez pas réservé ? On est complets, jusqu'à lundi" indique le gestionnaire de la paillote.
Huit minutes plus tard, le couple blanc, baptisé "de contrôle", se présente à l'établissement pour la même requête. La réponse fuse derrière le comptoir : "Je n'ai plus rien en front de mer, tout est réservé mais il me reste une place tout en haut." Le couple non typé a donc pu avoir accès à la plage privée alors que les autres couples ont dû rebrousser chemin.
Un refus c'est déjà trop, si tu vas à la plage, tu as une chance sur quatre de te faire discriminer, 25 %, c'est déjà beaucoup.
Sydney Firsching, militante SOS Racisme
"C'est comme une claque"
Les militants de SOS racisme se réussissent après le testing. Ils sont stupéfaits : "Demander une plage, pour se poser, on constate aussi du racisme. C'est comme une claque, même en vacances, c'est choquant."
Saphia Aït-Ouarabi, vice-présidente de SOS Racisme, confirme : "La discrimination raciale et le racisme ont tendance à être minimisés. Dans le débat public, on a eu tendance à croire que c'était passer de mode, que ça n'existait plus et le fait d'avoir une rigueur qui permet d'avoir des chiffres spécifiques à la discrimination raciale c'est remettre une réalité très douloureuse mais nécessaire au centre du débat public."
Pour les trois autres paillotes de Palavas-les-Flots testées ce jour-là, il n’y a eu, en revanche, aucun problème de discrimination. L’après-midi, un cas de discrimination était également constaté sur les plages de La Grande Motte. Des plaintes seront déposées contre les paillotes incriminées.