Jusqu’ici livreurs, ambulances ou taxis traversaient le parvis de la gare Saint-Roch, voire y stationnaient, en dépit de l’interdiction. La Métropole de Montpellier a décidé d’intensifier les contrôles. Chauffeurs de taxi et hôteliers alertent des conséquences graves sur leurs activités.
C’est une situation particulière à Montpellier : un nœud ferroviaire qui voit se croiser les quatre lignes de tramway de la ville. Un carrefour dangereux. Pour sécuriser davantage les lieux, depuis quelques jours, les opérations de police ont été intensifiées. Sur le parvis de la gare Saint-Roch, chaque véhicule est arrêté, livraison, ambulance ou taxi.
Amendes et hausse des prix
"Si on y vient à circuler à cet endroit, qu’on croise une patrouille de police, ce sera verbalisation et quatre points de permis, se désole Xavier Renard, chauffeur de taxi à Montpellier, interviewé par Céline Aubert-Egret. C’est ça qui nous dérange parce qu’on a des besoins de desserte des hôtels et des personnes à mobilité réduite qu’on ne peut pas décemment laisser descendre et terminer à pied."
Il y a quelques jours, la Métropole a rappelé aux chauffeurs de taxi qu’ils n’avaient pas l’autorisation de circuler sur les lignes de tram de la ville. Selon eux, c’était toléré jusqu’à présent.
Ce client doit se rendre à Grabels. Pour traverser Montpellier, le chauffeur de taxi emprunte le boulevard du Jeu de Paume. Si là aussi les contrôles s’intensifiaient, il faudrait prendre un autre chemin, plus long et plus cher. "Pour une course de 28 à 30 euros, c’est un Monsieur qui devra payer sept à huit euros de plus", détaille Xavier Renard.
Ce jour-là, un client rend visite à ses parents. Âgés de 80 ans, ils ne viennent plus le chercher à la gare. "Avant il y avait un accès quasiment direct à la gare, maintenant les rues sont surchargées, il y a des bouchons partout. C’est devenu très complexe."
Des solutions d'accès alternatives
Peu de temps après le rappel des règles de la Métropole, le Syndicat des Taxis Locataires a interpellé les hôteliers du centre-ville. Situés en zone piétonne, certains hôtels sont difficilement accessibles pour les taxis. "60% de nos chiffres d’affaires, c’est la clientèle d’affaires, détaille Frédéric Bénito, le président du Syndicat des taxis locataires de Montpellier. On a besoin de servir cette clientèle, de la prendre ici au pied de la gare, de la déposer au pied de l’hôtel."
Inquiétude aussi pour Camille Galtier, le président du Club Hôtelier du Grand Montpellier : "À partir du moment où vous êtes défrayés pour votre déplacement, vous avez l’usage de prendre votre taxi au pied de l’hôtel pour vous rendre à votre rendez-vous etc. S’il faut faire plusieurs tours de ville je ne sais pas si les entreprises continueront à jouer le jeu."
D’après la Métropole, il n’y a jamais eu de tolérance sur le parvis de la gare et le boulevard du Jeu de Paume. Elle précise par ailleurs que des réunions techniques vont se poursuivre avec les fédérations de taxi, afin de trouver des solutions d’accès alternatives.