Confinement et rugby : guerre des salaires pour les clubs professionnels du Top 14 et de Pro D2 d'Occitanie

Ce sera l’une des conséquences de la crise du coronavirus. Chacun devra faire des efforts financiers pour sauver l’économie du rugby. Les joueurs sont en première ligne. Les tractations s’annoncent déjà très compliquées. 
 

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Le 15 mars dernier, date du premier jour de confinement, personne ne s’attendait deux mois et demi plus tard à devoir tirer un trait sur la saison de rugby. Exit le Top 14. Ainsi que la pro D2. Du jamais vu depuis 40 ans.


200 à 600 000 euros perdus par match


Les présidents en étaient encore à faire les comptes des pertes d’éventuels matchs à huis clos. Entre 200 et 600 000 euros par match selon les clubs. Aujourd’hui une chose est acquise : les pertes vont être énormes et les 15 millions d’euros encore dus par le diffuseur télévisuel semblent désormais perdus.

Voilà pour le bilan. Reste maintenant à faire les comptes club par club.
Un récent rapport de la DNACG (Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion), le gendarme financier des clubs sportifs, parlait déjà de clubs dans le rouge et préconisait dans son rapport annuel une baisse de la masse salariale de 25%.


Réunion houleuse autour des baisses de salaire


Ce jeudi 30 avril, une réunion paritaire entre Provale (le syndicat des joueurs), l’UPCR (les clubs pro) et Tech XV (le syndicat des entraineurs) a mis à son ordre du jour cette baisse des salaires. Une heure de discussions âpres pour n’aboutir pour l’instant à aucun consensus.

« Nous sommes conscients que chacun devra se montrer solidaire dans cette crise, indique l’un des représentants des joueurs, mais nous ne voulons pas servir de bouc émissaire à des clubs qui ont pratiqué la surenchère de salaires depuis des années. Nous ferons bien sur un effort à condition qu’il soit encadré. »

Le sujet est d’autant plus complexe que les éventuelles baisses de salaires devront se négocier au gré à gré avec chaque joueur. Des joueurs qui, par l’intermédiaire de leur syndicat, demandent aujourd’hui des garanties : sur la durée de la baisse, sur son pourcentage en fonction des tranches de salaires de chacun. Cette baisse de salaires pourrait être en moyenne de 31% en Top 14 et 27% en Pro D2.


Seul Montpellier a engagé des négociations salariales



Dans ce contexte, où chaque  club a mis ses joueurs en chômage partiel, seul Montpellier a déjà engagé des négociations salariales. Mohed Altrad demande un effort à chaque joueur de l’ordre de 26%. Le MHR compte notamment dans ses rangs le joueur le mieux payé au monde en 2020, l’ouvreur champion du monde sud africain André Pollard : on évoque un salaire de plus d’un million d’euros annuel.  Les négociations n’ont pour l’instant pas avancé. Les joueurs attendent les recommandations de leur syndicat.

Mais tous les joueurs et tous les clubs ne sont pas sur la même longueur d’onde. Le nouveau président de Toulon Bernard Lemaitre a déjà assuré à son effectif qu’il ne procéderait à aucune baisse de salaires.
 


Le spectre d'une reprise à huis clos


Autre crainte qui risque de peser sur l’économie du rugby, la reprise d’un championnat en septembre à huis clos. Aujourd’hui personne ne peut affirmer que les stades pourront accueillir du public à ce moement là. Contrairement au football qui est assuré pour ce genre de situation, le rugby ne l’est pas. Un match sans public, pour le Stade Toulousain par exemple c’est une perte sèche de 600 000 euros par match.

Le rugby n’a pas fini de faire ses comptes. Se relèvera-t-il de cette crise sanitaire ?


 
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