Alors que le Conseil d'Etat a réinstauré le contrôle technique des deux-roues motorisés lundi 31 octobre, désavouant le gouvernement, la fédération des motards en colère ronge son frein dans l'Hérault. A Montpellier, la contre-attaque va d'abord se passer sur le terrain administratif avant d'autres actions plus musclées.
Camouflet pour le gouvernement et colère sourde des motards : lundi 31 octobre, la plus haute juridiction administrative française a réussi à énerver beaucoup de monde en estimant que la décision prise par le gouvernement d'abroger le décret d'application du contrôle technique aux deux-roues motorisés était "illégale".
Le contrôle technique des deux-roues de plus de 125 cm3 vient donc, sur le papier, d'être restauré.
Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, a annoncé sur France 2 la mise en place d'une concertation "dès la fin de semaine avec une association de motards et les associations de sécurité routière".
Une application immédiate de ce contrôle technique est donc exclue. Ce qui n'empêche pas Jean-Luc Vrignaud, le coordinateur de la fédération des motards en colère 34, de fulminer.
"On nous fait passer pour une bande d'irresponsables !"
Ce motard de 69 ans, qui roule depuis l'âge de 16 ans, ne comprend pas ce revirement :
Nous travaillons depuis deux ans avec l'Etat et la fédération française des motards pour présenter à l’Europe des mesures alternatives afin de éviter ce contrôle technique. Tout ce travail va aller à la poubelle ?
Jean-Luc Vrignaud, coordinateur de la fédération des motards en colère 34
Selon lui, ces mesures alternatives comprennent un important travail sur le bruit et sur la pollution des motos, or le conseil d’État "a donné raison à deux associations qui ne travaillent que sur ces aspects là."
"À la fédération, on travaille sur la sensibilisation des jeunes à la sécurité routière, nous avons déjà formé 1 400 jeunes dans les écoles et les lycées, nous avons aussi un relais "Calmos", nous allons discuter avec les motards pour les sensibiliser au bruit. Et pourtant, malgré tout cela, on nous fait passer pour des irresponsables", s'insurge le coordinateur héraultais de la FFMC.
Pour les motards en colère, ce contrôle technique des deux-roues motorisés est perçu comme une taxe supplémentaire, un moyen de "faire les poches aux motards."
Pour l'heure, aucune action coup de poing n'est prévue dans la région, la FFMC locale attend un retour du bureau national mais, prévient Jean-Luc Vrignaud, "les motards à Montpellier sont en mode combat !"