Montpellier : le couple accusé d'avoir voulu expulser une infirmière à cause du Coronavirus sera rejugé

Lundi après-midi, un couple accusés notamment de harcèlement, contre leur locataire une infirmière de 37 ans au CHU de Montpellier, a été relaxé par le tribunal de Montpellier. Le parquet ayant fait appel de la décision, le couple de retraités sera jugé une nouvelle fois. 

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L'affaire est donc loin d'être terminée : le couple de retraités de Montarnnaud (Hérault) devra une nouvelle fois se présenter devant le tribunal de Montpellier. Le parquet ayant fait appel de la décision du tribunal correctionnel qui avait relaxé Evelyne E et Jean D ce lundi. 

L’audience avait  duré plus de deux heures dans la salle René Cassin du tribunal correctionnel de Montpellier. Pour l’occasion, les médias nationaux avait fait le déplacement. Il faut dire qu’il y a quelques semaines, l’affaire avait fait les gros titres de la presse : “ une infirmière mise à la porte par ses propriétaires de peur du Coronavirus” avait t-on pu lire chez certains de nos confrères.

Sur le banc des prévenus, Evelyne V et Jean D âgés de 76 et 80 ans, sans casier judiciaire, semblent perdus au milieu du décorum de la Justice. Le couple est accusé de harcèlement, d’atteinte à l’intimité de la vie privée, de dégradations, ainsi que de “ manoeuvre, menace, voie de fait ou contrainte pour forcer une personne à quitter son lieu d’habitation”.

L’ex-employée de banque et le représentant à la retraite reconnaissent un conflit avec leur locataire, notamment autour du nombre de personnes occupant leur logement, mais ils ont nié toute relation avec le métier de leur locataire.Très vite au cours de l’audience, on comprend que la situation s’est envenimée à partir du moment où l’infirmière a installé dans l’appartement sa mère, sa fille, sa petite-fille et un chien contrairement aux clauses du bail.
 

“ Mon problème c’est le bail que nous avions signé, il stipule que deux personnes devaient habiter l’appartement"

Evelyne E

Emballement du Parquet

Dans sa plaidoirie, Maître Jean-Christophe Legros, avocat du couple a dénoncé le “ manque de discernement du ministère public” victime selon lui, des “ informations déformées” et de l’emballement médiatique. Il a réclamé la relaxe de ses clients alors que le Procureur, André Dutil avait requis de la prison avec sursis. Au final, le couple est condamné à 50 euros d’amende pour dégradations légères d’un bien mais relaxé de toutes les autres accusations, de quoi réjouir l'avocat des prévenus:
 

La simple lecture dépassionnée du dossier donne le résultat d'aujourd'hui, le tribunal judiciaire a stoppé l'emballement judiciaire  j'en suis satisfait"

Maître Jean-Christophe Legros

De son côté, Maître Rémy Lévy, avocat de l'infirmière et de sa famille s'est dit " surpris et déçu de la décision et rappelle que les poursuites judiciaires avaient été engagées par le Parquet et non pas par ses clients. 
 





 

Une affaire au retentissement national 

L'histoire avait fait le tour de France il y a quelques semaines au début du confinement : Mélina, une infirmière de 37 ans est contrainte de quitter son appartement de Montarnaud par ses propriétaires. À l'époque, elle habite depuis six mois dans un appartement avec son compagnon situé en rez-de-chaussée d'une villa de 200m², le premier étage est occupé par les propriétaires âgés de 75 et 80 ans. 

Une fois le confinement prononcé, Mélina souhaite accueillir sa fille de 20 ans, sa petite-fille de 3 ans et sa mère âgée de 62 ans dans son grand appartement. L'idée est simple : elle s'installe dans le petit appartement de sa fille près du CHU à Montpellier et le reste de la famille se confine à Montarnaud. 

Plus d'eau chaude ni de télé 

Par bon sens, la locataire en parle aux propriétaires mais très vite la situation s'envenime : " La propriétaire m'a dit qu'elle ne voulait pas d'étrangers chez elle, à ma mère elle lui a dit " retournez dans votre Ehpad ! " (...) Au fur et à mesure il y a eu des insultes, ils nous ont coupé la chaudière, lancé des objets à travers la pièce et coupé la télé."  

Devant le tribunal, l'infimière est revenue sur ces déclarations, en affirmant notamment que le thermostat de la chaudière était géré depuis l'appartement du rez-de-chausée. 
 

 

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