Ce dimanche 2 janvier, le maire de Saint-Geniès-des-Mourgues, au nord-est de Montpellier, présentait ses vœux à la population. Et ce, en dépit des recommandations gouvernementales de suspendre ce type d'événements en raison de la crise sanitaire. Le maire assume.
Une cinquantaine de personnes rassemblées pour un événement certes convivial mais peut-être pas indispensable. Ce dimanche matin, les Saint-Geniérois venus écouter les vœux du maire étaient tous masqués, et la cérémonie organisée en extérieur : de quoi rassurer les participants. Comme Bernard Ansermoz, venu écouter Yvon Pellet, le maire du village : "On le fait en extérieur, les gens sont masqués, distanciés : on fait tout ce qu'il faut pour ne pas attraper ce virus."
Pas d'interdiction formelle
Pourtant, le gouvernement, par la voix du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 23 décembre dernier, s'est montré plutôt clair. Il invitait les élus locaux ainsi que les préfets à annuler leurs cérémonies de vœux. Une position réitérée par le Premier ministre Jean Castex le 28 décembre dernier. Et similaire à celle de l'association des maires ruraux de France, qui, quelques jours avant le gouvernement, avait elle aussi appelé à ne pas organiser ce type de rassemblements.
Les vœux sur Facebook, sur les réseaux sociaux etc, ça enlève de la chaleur humaine. Et moi j'aime le contact !
Yvon Pellet, maire de Saint Geniès-des-Mourgues
Mais en l'absence d'interdiction formelle, Yvon Pellet, le maire de Saint-Geniès-des-Mourgues, petit village de 1800 habitants au nord-est de Montpellier, a préféré maintenir sa cérémonie. "On le fait en extérieur, rien ne nous en empêche. Et puis moi je veux tellement voir les gens, vous savez. Les vœux sur Facebook, sur les réseaux sociaux etc, ça enlève de la chaleur humaine. Et moi j'aime le contact !", se défend le maire. "C'est la vie. Parce qu'aujourd'hui faut qu'on vive, mais en étant totalement respectueux. Et je comprends parfaitement les gens qui ne sont pas là, je le comprends totalement", poursuit-il.
Evidemment, les personnes présentes à cette cérémonie valident son maintien. Hussein Bourgi, sénateur socialiste de l'Hérault en était. Comme Laurent Benoît. Cet habitant de Saint-Geniès nous répond alors qu'il boit un verre de vin blanc avec un ami, masque sous le menton, sur un mange-debout disposé dans la cour de la mairie :"C'est participer à la vie locale. Etre là, c'est important ! Il faut qu'il y ait des échanges. Il y a des gens qui ne voient personne de toute la journée. Et c'est important pour eux de se rencontrer, d'échanger. La vie continue, sinon on arrête tout alors."
Une cérémonie classique, dans des temps exceptionnels. L'année dernière, une maire de Saône-et-Loire avait choisi une formule originale. Elle avait proposé ses vœux en drive : les administrés avaient pu l'écouter depuis leur voiture.