Covid-19 : "Il faut s'entraider sinon on ne va jamais y arriver", des soignants en renforts à la clinique pendant les fêtes

Face au variant Omicron et à la hausse des contaminations, soignants retraités, en congés ainsi que des étudiants en médecine sont appelés en renfort pour la période de Noël à la clinique du Parc située à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier. D’autres se portent volontaires.

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C’est un réveillon de Noël un peu différent de celui que Marion Volle avait en tête. Cette aide-soignante, qui devait être en congés sur cette période, a décidé de reporter ses vacances pour prêter main forte à ses collègues, débordés par le nombre croissant de patients touchés par le Covid-19.

Les salariés ont le droit de prendre des congés, mais la charge de travail ne désemplie pas. Il y a du personnel touché, malade, il y a aussi des enfants qu’il faut garder à la maison donc il n'y a pas trop le choix. Le personnel est démuni, à bout, donc il faut s’entraider sinon on ne va jamais y arriver.

Marion Volle, aide-soignante à la clinique du Parc

Conséquences du plan blanc

Initialement affectée au bloc opératoire, le plan blanc a changé la donne, provoquant une avalanche de déprogrammations d’interventions jugées non-urgentes. Marion se trouve déprogrammée de son service et réquisitionnée en réanimation et en soins continus. Son planning s’en trouve constamment modifié.

Ça prend beaucoup de temps de s’occuper d’un patient Covid : il faut s’habiller, se déshabiller, c’est très chronophage. Ce temps-là, c’est du temps qu’on ne passe pas avec les autres patients. Avoir du renfort, c’est maintenir la qualité des soins malgré ces conditions exceptionnelles qui traînent depuis deux ans maintenant.

Responsable de l’unité de soins continus et de réanimation à la clinique du Parc

Dans ce service de soins continus, il y a normalement deux infirmiers et deux aides-soignants. “Mais aujourd’hui on a besoin de plus car le Covid prend plus d’énergie, de temps, de soins. On essaie d’avoir au moins un aide-soignant en plus”, affirme Fanette Milhau.

A l’échelle nationale, il manque 10% d’infirmiers dans les cliniques privées. La problématique, c’est que les infirmiers ont été appelés pour aider dans les centres de vaccination.

Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée

Lits fermés

Les heures supplémentaires sont majorées de 50% dans cet établissement de santé privé. “Je ne sais pas encore si on aura une prime, on attend de voir mais je ne suis pas là pour ça non plus. Ca ferait du bien au porte-monnaie c'est sûr, mais ce serait aussi une reconnaissance pour ce qu’on donne”, confie Marion Volle.

Le nombre de soignants est toujours bien en-deçà des besoins. Des lits qui pourraient accueillir des patients ayant le Covid, mais pas seulement, se trouvent fermés.

Nous avons fait à la fois appel aux volontaires dans l’établissement qui viennent sur leur temps libre en heures supplémentaires, mais aussi à la déprogrammation : nous avons décalé certaines opérations prévues pour récupérer du personnel de ces services-là pour les affecter à des secteurs Covid qui, actuellement, sont pleins.

Cathy Chrismann, directrice des soins à la clinique du Parc

A ce jour, la clinique compte sept personnes atteintes par le coronavirus en réanimation. 80% des personnes prises en charge sont des personnes non vaccinées. Les 20% restants sont des patients âgés ayant reçu leur dose de rappel trop tardivement, et des patients immunodéprimés. 

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