Covid : les tests salivaires EasyCov, développés à Montpellier, validés sous conditions par la Haute Autorité de Santé

La Haute Autorité de Santé (HAS) s'est prononcée samedi en faveur des tests salivaires EasyCov, développés par le laboratoire Sys2Diag avec l'appui du CHU de Montpellier, mais uniquement pour les personnes symptomatiques pour qui le test PCR serait "difficile ou impossible". 

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Depuis le printemps dernier, le laboratoire montpelliérain Sys2Diag, rattaché au CNRS, développe une nouvelle technique de dépistage du Covid-19 basée sur la salive, en collaboration avec le CHU de Montpellier. Ces tests peuvent se réaliser en auto-prélèvement et permettent d'obtenir un résultat en 40 minutes. 

Samedi 28 novembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) a validé le recours à ce type de tests en France. Ceux-ci ne sont toutefois recommandés qu'aux personnes symptomatiques, pour qui la réalisation d'un test nasopharyngé serait "difficile ou impossible"

Les tests EasyCov ont été mis sur le marché européen à la mi-juin, après avoir obtenu le marquage CE. Depuis, ils sont expérimentés à l'étranger notamment en Belgique ou encore en Italie. 

Pas recommandé aux personnes asymptomatiques  

Dans son communiqué, la HAS souligne que la sensibilité des tests EasyCov est satisfaisante pour les personnes symptomatiques : son efficacité est de 84 %. Mais ce n'est pas le cas pour les malades asymptomatiques. 

L’absence de données cliniques robustes sur les performances diagnostiques d'EasyCov chez les personnes asymptomatiques ne permet pas de le recommander, à ce stade, dans cette situation. Cette position sera susceptible d’être revue en cas d’évolution des connaissances scientifiques.

La Haute Autorité de Santé dans un communiqué.

Par ailleurs, la HAS exige une spécificité de 99 % pour les différents types de tests de détection : son but est de "limiter les faux positifs à moins de 1 % des tests réalisés". Or, elle estime que ce pourcentage se situe aujourd'hui à 92 % pour les tests salivaires.

Une incompréhension pour le professeur Jacques Reynes, à la tête du service des maladies infectieuses du CHU de Montpellier, qui a travaillé sur le projet. 

Je dois dire que nous avons halluciné ! On s'attendait à ce qu'il y ait une restriction sur les malades asymptomatiques pour cause de données insuffisantes. Mais nous ne sommes pas d'accord pour la spécificité : lors de notre étude, nous avons eu un très faible nombre de faux positifs.

Jacques Reynes, médecin infectiologue et responsable du service des maladies infectieuses au CHU de Montpellier.

Le médecin, qui rappelle l'honnêteté de la démarche entreprise par le CHU et le CNRS, regrette que la HAS "reste fixée sur le test PCR classique rhinopharyngé comme référence" et souhaiterait qu'elle ouvre plus largement la voie à d'autres modes de dépistage.

Interrogé par nos confères de France Bleu Hérault, le directeur du laboratoire Sys2Diag Franck Molina n'a pas masqué non plus sa déception. "C'est dommage, parce qu'on a justement besoin de tester massivement les personnes asymptomatiques."
 
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