Des "bugs" informatiques qui retardent encore de quelques jours leur affectation définitive. Alors que les étudiants de sixième année de médecine sont encore dans l'attente, ils ont connu pour l'année 2023-2024 une réforme de leur concours d'entrée à l'internat. Un changement de concours qui s'est accompagné d'une diminution du nombre d'internes, dont une cinquantaine dans le Gard et dans l'Hérault.
Ils devaient recevoir, ce mardi 10 septembre, leurs résultats définitifs d'affectation en internat. Les étudiants de sixième année de médecine seront contraints d'attendre ce 13 septembre pour connaître la spécialité et le lieu dans lesquels ils effectueront leur internat (NDLR : l'internat est la période durant laquelle les étudiants se professionnalisent et se spécialisent. Ils passent la majorité de leur temps à l'hôpital). En cause, des "bugs" informatique, comme indiqué sur la plateforme sur laquelle ils enregistrent leur choix.
Une épreuve écrite et orale
Un délai d'attente supplémentaire pour des étudiants qui ont connu pour la première fois une réforme de leur concours d'entrée. Jusque-là baptisées Épreuves classantes nationales, ces dernières se déroulaient uniquement à l'écrit à la fin de l'année universitaire. Les nouvelles épreuves contiennent également un oral, et des épreuves écrites passées dès le mois d'octobre.
Un changement du mode de concours qui a conduit certains d'entre eux, environ un millier, à choisir le redoublement. Plusieurs centaines d'autres n'ont pas validé les épreuves écrites, pour lesquelles une note de 14/20 au minimum est demandée.
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Une cinquantaine de postes en moins entre Montpellier et Nîmes
Alors qu'ils sont environ 1500 étudiants à ne pas avoir passé le concours ou à ne pas avoir validé l'écrit, c'est autant de postes d'internes qui seront manquants pour cette promotion. "Nous nous attendons à avoir une cinquantaine de postes en moins au niveau de Montpellier et de Nîmes, décrit Colin Azria, président du syndicat des internes du Languedoc Roussillon. Cela sera lissé sur l'ensemble des spécialités, mais ce sont des postes que nous devrions retrouver l'an prochain".
On évite d’enlever des internes dans des services déjà en tensions. On sera très vigilant pour éviter les situations à risque.
Colin AzriaPrésident du syndicat des internes du Languedoc Roussillon
"Un interne se suicide tous les dix-huit jours"
Il décrit un manque qui pourrait concerner davantage la médecine générale. La subdivision de Montpellier et de Nîmes est composée de 1300 internes, avec 300 nouveaux chaque année."Nous ferons attention aux risques psychosociaux. Un interne se suicide tous les 18 jours, c'est très très dur", rappelle Colin Azria.
Alors qu'une nouvelle promotion intègre sa sixième année, les étudiants de l'année scolaire 2023-2024 sont encore dans l'attente. "Beaucoup sont en colère, et ont le sentiment d'être mal considérés, exprime Léane Ilardi, vice-président de l'association TASM3, également appelé Thor Tutosup’. Elle a aidé les étudiants en sixième année à préparer les oraux de leur concours, dans le cadre du tutorat. "Cela a été compliqué parce que le changement de concours est arrivé au milieu de leurs études. Concernant l'arrivée de ce concours oral, certains demandent qu'il soit seulement validant, mais pas classant", détaille-t-elle.
Elle décrit un nombre de postes qui a dû être revu "pour garder les mêmes proportions dans chaque spécialité" mais qui a été "mal compris" par les étudiants.
Le redoublement ou le "droit au remords"
Pour les étudiants qui n'obtiendraient pas la spécialité souhaitée, elle explique que ces derniers peuvent choisir le redoublement ou le "droit au remords", c'est-à-dire accepter une spécialité pour demander à en changer l'année suivante. "Il y a souvent peu de redoublements, parce que la sixième année est assez difficile", détaille Léane Ilardi.
La saisie de la phase définitive des vœux a commencé ce 10 septembre et se terminera ce jeudi 12 septembre avant minuit.
