Les persectives de trafic TGV à Montpellier annoncées par Réseau Ferré de France (RFF) étaient farfelues voire malhonnêtes. C'est en substance l'accusation que lancent les Verts héraultais. Le parti écologiste dénonce une manipulation de RFF pour pousser à la construction de la gare de la Mogère.
Après la présidente de la région Occitanie qui a annoncé récemment le refus de la région de participer au financement pour la construction de la gare de la Mogère, c'est au tour d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) de monter au créneau pour dénoncer le fiasco de la nouvelle gare TGV de Montpellier.
Réseau Ferré de France aurait "gonflé" le nombre de TGV passant à Montpellier
Dans un communiqué de presse, le parti écologiste montpelliérain affiche les preuves de ce qu'il qualifie d'"imposture": Un document de 2012 où RFF (aujourd'hui SNCF Réseau) annonçait la programmation de 11 aller-retour TGV par jour au moment de la mise en service de la nouvelle gare. Et ce trafic, jugé faible, devait rapidement augmenter pour atteindre 33 aller-retour en 2020 et jusqu'à 50 aller-retour en 2025. Voici un extrait de ce document produit par Réseau Ferré de France.
De plus, d'après les écologistes, plus personne n’ose affirmer sérieusement qu’il serait possible techniquement de mettre en service la gare nouvelle de Manduel dans sa configuration complète (avec la navette pour Nimes-Centre) avant 2022. Si on la met en service, concluent les Verts, la gare de la Mogère sera donc bien une gare fantôme, pour très longtemps.
EELV accuse RFF d'avoir menti intentionnellement
Pour les écologistes, en 2012, RFF connaissait parfaitement la réalité des chiffres et des échéances. Réseau Ferré de France aurait délibérément menti et trompé les collectivités. Et les Verts de rappeler l'alerte qu'ils avaient déjà lancée. Selon eux, les décideurs politiques ont également fait preuve "d’une grande légèreté", en n’écoutant pas les avis autorisés qui, depuis le début, annonçaient l’impasse.
Vers un scandale national?
Pour EELV, le fiasco de la gare TGV de Montpellier est en passe de devenir un scandale d’ampleur nationale.
Les vrais responsables de cette imposture doivent payer. Les élus doivent prendre la décision courageuse qui s’impose : arrêter tant qu’il en est encore temps. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Continuer le chantier de cette gare et la mettre en service serait la pire des solutions : imposer une gare inutile et coûteuse, payée par les contribuables régionaux, et qui sera un trou financier permanent pendant des décennies.
Conclusion, pour les écologistes, au nom de l’intérêt public, et sur la base de ces mensonges, il faut dénoncer les conventions qui lient aujourd’hui les collectivités territoriales à ce projet. D'après EELV, c’est possible juridiquement et le vrai courage politique serait là!