Face à la hausse du prix des carburants, les usagers de la route s'organisent en vue des blocages du 17 novembre. Mais face aux appels qui fleurissent sur le net, certains sont circonspects. Les Motards en Colère manifesteront de leur côté et les transporteurs hésitent encore à participer.
Comme de nombreux usagers de la route, Jean-Michel Sénéchal, coordinateur de la Fédération des Motards en Colère de l'Héraut (FFCM 34) manifestera son exaspération le 17 novembre 2018. Car après la limitation de vitesse à 80 kilomètres/heure sur les routes sans séparateur central, la flambée du prix à la pompe est la goutte de trop.
Quand rouler devient un luxe
Ce sera donc la 6ème fois de l'année que les Motards en Colère se mobilisent cette année. Jamais un gouvernement n'avait autant fait réagir la fédération. Pour eux, rouler serait en passe de devenir un luxe, bientôt inaccessible pour les petits revenus. L'une des adhérentes de la FFMC 34, Dominique Tieppo, espère cette fois être entendue :
Je me dis que le gouvernement sera quand même bien obligé de voir que "le peuple", avec de gros guillemets, se révolte !
Motards en Colère mais pas Gilets Jaunes
Pour autant, la FFMC, tant au niveau national que local, n'appelle pas à rejoindre les quelques 500 barrages annoncés par les fameux "Gilets Jaunes", un collectif trop informel et peu fiable selon les Motards en Colère, qui redoutent des débordements. Philippe Gayraud, membre du bureau de la FFMC 34, doute du dépôt des demandes d'autorisation en préfecture, et préfère se joindre au cortège de sa fédération, qui a décidé de manifester à part, légalement et de manière encadrée.
Il l'a dit au micro de Caroline Agullo dans l'interview suivante.
Les transporteurs indécis
De son côté, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), n'a pas appelé à rejoindre le mouvement. Mais individuellement, les transporteurs pourraient participer à la mobilisation. Pour Caroline Combeau, chef de l'entreprise Hérault Transports Express (HTE), basée à Saint-Jean-de-Védas près de Montpellier, la hausse du diesel, de 20% en 2 ans, devient préoccupante :
Aujourd'hui, pour une entreprise comme la mienne, si je n'indexe pas cette hausse du gasoil sur les factures de mes clients, j'ai un surcoût de 400.000 à 450.000 €. Mais on a de toute façon une grosse perte, car je ne peux pas en répercuter la totalité.
Pour les transporteurs, la mobilisation a un coût
Caroline Combeau confie réfléchir individuellement à une participation de ses camions aux blocages du 17 novembre, mais pèse encore le pour et le contre en termes de coûts.
Près de 500 barrages annoncés en France
En attendant, sur les réseaux sociaux, les appels au blocage se multiplient. Le 17 novembre sera une journée test pour le gouvernement. Près de 500 barrages routiers ont déjà été répertoriés sur la carte interactive disponible sur l'une des nombreuses pages Facebook appelant à se joindre au mouvement.
Voici le reportage de Caroline Agullo et Valérie Cohen-Luxey.
Mobilisation dans le Gard
Samedi 17 novembre, les gilets jaunes nîmois promettent de paralyser la circulation à des points névralgiques.
Le rond-point de Nîmes-ouest et le péage de sortie de l'A.9 sont particulièrement visés.
Ils envisagent également des dizaines de blocages de routes dans le département.