Les transporteurs routiers subissent de plein fouet la hausse des carburants. Plus de 20% d'augmentation pour le gasoil depuis le début de l'année. Certaines entreprises toulousaines ont vu leurs factures augmenter de 14 000 euros par semaine. Les routiers n'excluent pas de se mobiliser.
« C’est très compliqué. Une entreprise comme la mienne qui compte 130 véhicules, entre décembre 2017 et novembre 2018, c’est 80 000 euros de carburant en plus par mois que nous devons payer ». Le constat dressé par Jean-Claude Barcos patron d’une société basée à Lanne dans les Hautes-Pyrénées, suite à la hausse des taxes sur les carburants voulue par le gouvernement, est inquiétant.
Un coup dur pour tout le secteur
Son cas n’est pas isolé. Également président en Occitanie de la Fédération des transporteurs routiers, il a peur des conséquences pour l’ensemble de la filière « Depuis trois ans, le secteur du transport avait très bien rebondit en créant de l’emploi, grâce à une croissance intéressante et aux prix bas des carburants. J’ai bien peur que ces taxes à répétition mettent à mal notre profession mais aussi la croissance globale en France, puisque cette dernière est basée sur la consommation. »Une mobilisation sans les automobilistes
La colère monte un peu plus chaque jour dans les entreprises de transports routiers d’Occitanie et la possibilité d’une mobilisation n’est pas écartée : « Ce qui peut déclencher une réaction de notre part, c’est un changement de la donne par l’Etat. Aujourd'hui, on entend parler de nouvelles taxes et de nouvelles vignettes pour les poids lourds. »La goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase mais : « Nous ne pouvons malgré tout, en tant que professionnels, nous associer à des automobilistes le 17 novembre prochain. Bien sûr nous achetons le gasoil comme tout le monde, bien sûr nous sommes aussi pénalisés. Mais le gasoil c’est notre métier. Le transport c’est notre profession. Ce carburant nous coûte cher mais nous récupérons une partie des taxes. Si le gouvernement y touche, bien sûr que nous descendrons dans la rue.»
Reportage chez un transporteur de Toulouse - Sylvain Duchampt et Eric Foissac