Si le monde éducatif ne s’oppose pas globalement au port du masque dès l’âge de 6 ans dans les écoles, la mesure laisse néanmoins nombre d'enseignants perplexes quant à son application. Réactions dans l'Hérault, à quelques jours de la rentrée des vacances de Toussaint.
Le port du masque a donc été étendu aux élèves de primaires, dès l’âge de 6 ans. Ce sera le masque à partir du CP, a annoncé le premier ministre jeudi matin devant l’Assemblée nationale, justifiant cette décision par un avis du Haut Conseil de santé publique.
Si elle n’a pas provoqué une franche levée de boucliers dans le monde éducatif, cette décision suscite beaucoup d’interrogations auprès des enseignants du primaire.
Casse-tête en vue à la rentrée
Pour certaines directrices d’école comme Dominique, qui exerce dans un établissement scolaire accueillant 136 élèves, la rentrée promet d'être encore compliquée :
Comment va-t-on faire à la récré pour obliger tous les enfants à garder le masque, et avec les plus petits, comment fait-on pour le goûter ??
"Le port du masque dès six ans, ce n’est pas judicieux. C'est déjà difficile pour nous les adultes, la preuve : nous sommes incapable de le porter toute la journée sans le toucher !" s'insurge cette enseignante.
Pour cette directrice et ses cinq collègues qui excercent dans un village de l'Hérault, il serait plus important de mettre en place un système pour permettre aux enseignants de savoir qui, parmi les parents d'élèves, a été contaminé par le Covid 19 : "les parents ne nous informent pas de leur éventuelle contamination. On découvre que certains, qui ont été malades, amènent quand même leurs enfants à l’école. "
En revanche, d'autres professeurs des écoles se disent, eux, rassurés par cette décision gouvernementale. C'est le cas de Caroline qui enseigne dans des classes à plusieurs niveaux, au coeur d'un village situé à la frontière entre le Gard et l’Hérault.
Nous avons déjà eu des cas d'enfants positifs au Covid à l’école. Dans cette situation, le port du masque pour tout le monde, ce n’est pas plus mal.
Ordre et contre-ordre
Au début que l’épidémie, il était monnaie courante d'affirmer que les enfants étaient très contagieux. Aujourd'hui, sur la base d’études venues de différents pays, le discours s’est inversé.Matthieu Verdier, secrétaire général du syndicat national des écoles, (SNE : troisième syndicat du premier degré dans le département de l’Hérault) avoue avoir du mal à suivre :
"Il y à peine un mois, le port du masque en école élémentaire était déconseillé. Nous ne sommes pas des scientifiques ni des experts, donc nous ne pouvons que prendre acte de cette décision".
Nous sommes perplexe, on ne sait plus à quoi s’en tenir !
Nous avons à plusieurs reprises demandé au ministère de l’éducation nationale de nous faire connaître le nombre d’enseignants contaminés par le covid-19 ces derniers mois afin de pouvoir le comparer avec le taux de contamination globale dans la population, explique Matthieu Verdier.
"Cela pourrait nous donner des indications sur la question, savoir si oui ou non les enseignants sont plus touchés que d’autres corps de métiers".
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