Ces professionnels de santé actuellement en négociation avec la caisse d'assurance maladie pour la revalorisation de leurs actes, doivent faire face à la hause des coûts de l'électricité, sans pouvoir baisser la température sur leur lieu de travail.

Ils sont discrets mais néanmoins inquiets. Dans leur cabinets, les kinésithérapeutes voient les températures baisser et leur angoisse croître à mesure que l'hiver s'installe. Impossible pour la profession de suivre les préconisations du gouvernement sur la sobriété énergétique.

"On nous a demandé, dans le cadre du virage ambulatoire d'assurer la transition hôpital-ville. Nous nous sommes équipés en plateaux techniques conséquents et énergivores. L'augmentation du prix de l'électricité sans augmentation de nos tarifs impacte déjà nos bénéfices.

Pour nous la neutralité thermique de 20 degrés pour une personne en tee-shirt est impossible". 

Lorsqu'on va faire un massage et que le patient va se retrouver en sous-vêtements, à 19 ° C, nous ne sommes pas dans des conditions acceptables de relâchement dans la prise en charge médicale de ce patient.

Arnaud Barbier

Masseur kinésithérapeute

On devra monter le thermomètre à 21 ou 22°. On est là pour soigner des gens et pour cela il faut les mettre dans les meilleures conditions", précise Arnaud Barbier, représentant de la FFMKR 34 ( Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs). Covid oblige, "il faut en plus aérer les cabines entre deux personnes et remonter le chauffage pour la suivante. Il va falloir soigner les patients, dans un contexte adapté mais sans aucune compensation financière. Une équation difficile, voire impossible", assure le responsable de la fédération locale qui regroupe 2200 kinés dans l'Hérault. 

Epée de Damoclès : la coupure

Pire : s'il est jugé que nous avons consommé trop d'énergie, nous risquons des coupures de courant.

Arnaud Barbier

Représentant de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes et rééducateurs 34.

"C'est pour nous une véritable épée de Damoclès", ajoute représentant de la profession pour l'Hérault.

Paupérisation

Un souci de plus pour une profession qui se paupérise depuis des années avec un décrochage et depuis 2015 par rapport à l'augmentation des salaires moyens. Actuellement, l'acte de kinésithérapie est en moyenne facturé entre 17 et 18 euros bruts la demi-heure, en négociation avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Un tarif impossible à répercuter sur les patients car conventionné.

L'organisme est en plus en train de prendre des mesures drastiques pour les jeunes qui veulent embrasser la profession. "On va en plus grignoter notre liberté d'installation", conclut Arnaud Barbier.

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