C’est scientifiquement prouvé. Le meilleur ami des bébés a un super pouvoir. Une étude montpelliéraine a démontré que le lien émotionnel joue un rôle bien plus important dans le réconfort que n’importe quelle autre caractéristique.
Le nounours est le roi des peluches et surtout le compagnon préféré des enfants. Il occupe une place importante dans les foyers occidentaux depuis le début du XXème siècle et est aujourd’hui mis à l’honneur dans la revue américaine « the journal of positive psychology ».
D’où vient le pouvoir réconfortant de notre compagnon de nuit ? Des scientifiques de l’université de Montpellier ont tenté de percer le mystère.
En 2019, lors de la nuit des chercheurs, ils ont mis en place un protocole expérimental pour dresser le portrait-robot de l’ours en peluche le plus réconfortant. L’étude, très sérieuse, a été menée au sein de « l’unité de peluchologie ».
Les participants, près d’un millier âgés de 3 à 72 ans, devaient mesurer les caractéristiques physiques, olfactives et kinesthésiques (douceur) de leur tendre et cher ours. Ils devaient ensuite comparer le pouvoir réconfortant de leur nounours avec huit autres ours en peluche. L’opération a ensuite été répétée, en utilisant un autre ours avec lequel les participants n’avaient aucun lien émotionnel.
Résultat : les participants, qu’ils soient jeunes ou seniors, surévaluent le pouvoir réconfortant de leur complice d’enfance.
La perception du réconfort d’un nounours ne change donc pas au fil de la vie et n’est pas biaisé par un effet de stéréotype de genre, contrairement à d’autres objets liés à l’enfance (tels que les poupées ou les camions de pompier).
Thierry BrassacMédiateur scientifique à l’Université de Montpellier
C’est la première recherche du genre. Aucune étude ne s’était intéressée précisément aux caractéristiques prises en compte lors de l’attribution de ce pouvoir réconfortant (taille du nounours, longueur des poils, diamètre des yeux, etc.).
Ce travail ouvre des pistes prometteuses pour étudier le fonctionnement psychologique des individus grâce aux ours en peluche, mais surtout il suggère une forme de prédictibilité de leur pouvoir réconfortant qui pourrait permettre d’en élargir la liste des usages, par exemple, à l’école, à l’hôpital, au travail, durant des négociations, en situation de crise.
Thierry BrassacMédiateur scientifique à l’Université de Montpellier
Si l’étude est aujourd’hui terminée, le service de Peluchologie ne va pas pour autant fermer. Le Roi des câlins n’a pas fini de livrer tous ses secrets.