"Je ne suis pas un faux-cul!" : aux côtés du RN pour défendre la corrida, Patrick Vignal (Renaissance) créé la polémique

Le député de l'Hérault a défendu la corrida aux côtés de Julien Sanchez, le maire RN de Beaucaire, et Yoann Gillet, député RN du Gard. Un "symbole" qui ne vaut pas "approbation" des idées du Rassemblement national selon Stéphane Séjourné, le patron du parti présidentiel, qui a réagi sur France 3.

Ils étaient près de 2000 au rendez-vous ce samedi 19 novembre 2022 à la Churascaïa, entre Vauvert et Aigues-Mortes dans le Gard. L'Union des Jeunes de Provence et du Languedoc y organisait sa journée annuelle "l'Authentique", pour la défense des traditions taurines. Des jeunes fortement mobilisés contre la proposition de loi du député LFI Aymeric Caron visant à interdire la corrida.

De nombreux élus sont là aussi pour apporter leur soutien, alors que des manifestations ont lieu dans les villes taurines partout dans le sud de la France. Derrière la banderole "Oui à la corrida", on retrouve côte à côte, Julien Sanchez, le maire RN de Beaucaire et membre du bureau national du parti, Yoann Giullet, député RN de la 1ère circonscription du Gard et le député Renaissance (ex-LREM) de l'Hérault, Patrick Vignal. D'ailleurs, le "marcheur" de la première heure s'en félicite ouvertement sur son compte twitter.

Et c'est tous ensemble qu'ils entonnent la Marseillaise. Une proximité affichée assez surprenante pour celui qui a été réélu en juin dernier après une campagne "très dure" face au leader départemental du Rassemblement national, Frédéric Bort, éliminé le soir du premier tour.

Stéphane Séjourné réagit sur France 3

De quoi susciter un certain malaise au sein de sa propre formation politique. Même si la liberté de vote a été laissée aux députés de la majorité et que le gouvernement lui-même a indiqué qu'il combattrait cette proposition d'interdire la corrida. 

Invité de Francis Letellier dans Dimanche en Politique sur France 3, Stéphane Séjourné, le secrétaire général de Renaissance, a défendu tant bien que mal Patrick Vignal. "Je ne pense pas qu'on puisse douter des convictions de Patrick Vignal et de sa lutte contre le RN dans son territoire". Pour le patron du parti présidentiel, un peu embarrassé sur le plateau à ce sujet, "il faut différencier nos positions de ce cas particulier" qu'est pour lui la corrida. Même s'il reconnaît que cette image est un "symbole" qui peut marquer les esprits, elle ne vaut pas "approbation" des idées du Rassemblement national. 

"Plus que des traditions, c'est une culture !"

Interpellé à Vauvert par des journalistes étonnés eux-aussi de le voir ainsi s'afficher aux côtés de Yoann Gillet, député RN du Gard, Patrick Vignal a essayé de se justifier. "On est des gens du sud, explique-t-il. Et dans le sud, on est debout, on n'est pas couchés." Et en désignant Yoann Gillet : "demain, avec lui, je vais m'empailler comme on dit chez nous, sur le Smic ou l'immigration. Je ne suis pas d'accord avec lui. Par contre, là où je sui d'accord avec lui, c'est qu'on est là pour défendre des traditions. C'est plus que des traditions, c'est une culture !"

Joint par France 3 Occitanie ce dimanche, Patrick Vignal regrette ce "procès médiatique", ce "buzz" qui n'a pas lieu d'être selon lui. Il persiste et signe. Il dénonce surtout l'hypocrise ambiante.

Je ne suis pas pour la corrida, je suis pour les libertés. Je me suis toujours battu contre le RN. Les politiques sont des faux-culs, pas moi. Quand, à la buvette de l'Assemblée, je vois les députés NUPES et RN se mettre d'accord pour faire tomber le gouvernement, j'ai honte d'être de gauche aujourd'hui !

Patrick Vignal, député Renaissance de l'Hérault.

Une tribune signée par plus de 200 élus

Dimanche 20 novembre 2022, 218 élus "de sensibilités et territoires différents", dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, ont signé une tribune sur le site du JDD, pour défendre la corrida et autres "traditions" face à "l'éco-totalitarisme". "Interdire la corrida, c'est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l'accepterons pas", écrivent les signataires parmi lesquels on trouve de nombreux parlementaires ou élus locaux.

"Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d'enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer", affirment-ils encore en promettant d'être "des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l'éco-totalitarisme, dans le respect du droit, pour permettre à chacun de vivre sa culture".

La proposition de loi d'Aymeric Caron sera discutée en séance jeudi 24 novembre 2022 à l'Assemblée. Rejeté en commission, le texte a peu de chances d'être adopté mais si l'ordre du jour le permet, le débat pourrait donner lieu à de vives passes d'armes dans l'Hémicycle.

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