Du 11 au 14 avril, une mère de famille et ses deux fils qui habitaient à Agde seront jugés pour tentative d'assassinat contre une jeune femme de 20 ans. Jetée au bord du canal du Midi, entre la vie et la mort, elle a été torturée pendant plus d'un mois en 2019.
C'est une affaire des plus sordides qui va être jugée ce mardi 12 avril devant les assises de l'Hérault à Montpellier. Une affaire de famille. Une mère et ses deux fils vont comparaître pour tentative d'assassinat, arrestation, enlèvement séquestration avec torture ou actes de barbarie. La victime, est une jeune femme de 20 ans au moment des faits.
Réanimée de justesse
Le matin du 2 novembre 2019, elles est découverte par un vététiste au bord du Canal du Midi à Vias (Hérault), à proximité d'un lieu où sont souvent jetés des immondices. La jeune femme est en partie dévêtue. Son cœur a cessé de battre. Elle est réanimée par un des des policiers. En état d'hypothermie sévère, la jeune femme est d'une extrême maigreur, ( elle pèse 31 kilos pour 1m 44), elle a le visage tuméfié, des hématomes sur tout le corps et "semble avoir été déposée sur les lieux".
Fractures sur tout le corps
Elle a plusieurs dents cassées. Ses cheveux, dans un état de saleté extrême ont dû être rasés. Les examens médicaux révèleront de multiples fractures au nez, au visage et sur tout le corps. Pendant une semaine, la jeune femme sera entre la vie et la mort. Au bout d'un mois, après une période d'amnésie post traumatique, elle pourra être entendue, et identifiée.
Appel anonyme
La victime expliquera qu'elle était partie de Châteauroux ( Indre) pour venir s'installer à Agde, chez son nouveau petit ami rencontré sur les réseaux sociaux. En janvier 2020 suite à un appel à témoins diffusé par la police, un coup de fil anonyme indiquera que la jeune femme a été séquestrée, battue, violée et enfermée dans une armoire par deux frères, dans l'appartement de leur mère à Agde. L'appel précisait qu'elle avait aidé ses fils à se débarrasser de la jeune femme à l'article de la mort.
Cinq personnes d'une même famille seront arrêtées. Trois frères parmi lesquels le petit ami de la victime, mais aussi leur mère et son compagnon.
Enfermée dans un placard
Le calvaire de la victime a commencé peu après son arrivée dans la région. Après lui avoir pris sa carte bancaire et vidé son compte en banque, la jeune femme a été séquestrée par son compagnon dans le placard d'une chambre fermé à l'aide d'une chaîne. " J'avais beau taper dans les murs, ils ne venaient plus me voir, ils m'ont battue,
Ils m'obligeaient à manger du caca de chat.
La victimeAux enquêteurs
Son calvaire va durer 47 jours. Enfermée dans un lieu insalubre à l'atmosphère irrespirable, soit dans une pièce ou un placard, sans pouvoir s'allonger, sans eau, ni nourriture, la jeune femme est contrainte de faire ses besoins sur elle.
Piétinée
La victime ainsi subi des violences extrêmes "tapée à coups de poing et finie par terre à coups de pied dans le ventre ", elle aurait ensuite été piétinée par son bourreau.
A l'article de la mort après de nouvelles violences, les deux frères, accompagnés par leur mère avaient décidé de s'en débarrasser en la jetant près du canal du Midi à Vias. Ils étaient ensuite partis se cacher dans la Creuse.
Punie pour avoir "laissé mourir ses chats"
S'il a reconnu en grande partie les faits, le principal accusé et ancien compagnon de la victime a minimisé les violences qu'il a expliquées comme une punition contre la jeune femme tenue responsable de la mort de ses chats.
Zones d'ombre
Tout au long de l'instruction, les accusés ont varié dans leurs déclarations soit en minimisant leur rôle soit en accusant les autres protagonistes de cette affaire où il reste de nombreuses zones d'ombre quant au rôle de chacun.
Violence, alcoolisme, enfants placés
La famille des accusés est marquée par les violences, l'alcoolisme, l'abandon et le placement des enfants.
La mère, âgée de 48 ans, ses deux fils de 28 et 29 ans seront jugés pour tentative d'assassinat. Les deux hommes sont aussi poursuivis pour arrestation, enlèvement, séquestration avec torture et actes de barbarie. "Cette famille, c'est la cour des miracles", avait déclaré Me Benjamin Jégou en défense du principal accusé à nos confrères de Midi libre.
Le procès débute ce mardi 11 avril. Le verdict est attendu le 14.