Une information judiciaire pour “proxénétisme aggravé, séquestration de plusieurs personnes, détention d’armes et de stupéfiants” a été ouverte contre un jeune couple. Après avoir loué un appartement dans le centre-ville de Montpellier, il obligeait des jeunes femmes à se prostituer.
De très jeunes femmes obligées de se prostituer sous la menace d’un jeune couple de proxénètes d'une vingtaine d'années, dans des appartements du centre-ville de Montpellier. Une affaire aussi sordide que trouble relatée sur notre site de France 3 Occitanie.
Appartement loué dans l'Ecusson
Le 31 août, aux environs de 2h50, le centre d'information et de commandement de la police nationale recevait un appel d’une jeune femme qui déclarait être séquestrée avec deux autres personnes dans un appartement de la Grand-rue Jean Moulin dans le quartier de l’Ecusson à Montpellier par deux personnes, un homme et une femme.
Proxénètes de 21 et 27 ans
Elles auraient été menacées et frappées à l'aide d'une arme de poing par le couple, un homme de 27 ans et sa compagne de 21 ans. Le couple les aurait obligées à se prostituer depuis plusieurs semaines sur Valence, Lyon, Montpellier, Perpignan.
Libérées par les policiers d'élite du RAID
Une intervention du RAID était diligentée à 5h45 et permettait la prise en compte des deux autres victimes, ainsi que l’interpellation des deux mis en cause.
"La perquisition de l’appartement amenait à la découverte d'une arme de poing 7.65 avec un chargeur et 2 cartouches, du numéraire pour un montant total de 1.975 euros, d'une petite quantité de résine et d’herbe de cannabis, de nombreux lubrifiants et préservatifs usagés et neufs", indique Fabrice Bélargent, procureur de la république de Montpellier, à France 3 Occitanie.
Les premières auditions des trois victimes permettaient d'établir qu'elles étaient séquestrées et contraintes de se prostituer dans des appartements loués parle couple depuis plusieurs semaines sous la menace d'une arme.
Fabrice BélargentProcureur de la république de Montpellier
Elles remettaient l'argent de cette activité au couple qui se chargeait de réserver les appartements sur la plateforme Airbnb, précise le chef du parquet montpelliérain.
D'autres personnes impliquées
L'enquête mettait en évidence qu’au-delà du couple placé en garde à vue, d’autres protagonistes organisaient et géraient cette activité prostitutionnelle. Ce volet reste à approfondir.
Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2023, deux des victimes, subissaient des pressions et menaces par téléphone. Il était établi que leurs numéros de téléphone avaient été dévoilés à des tiers par la troisième victime.
Faits contestés
Lors de leurs auditions le couple mis en cause contestait l'intégralité des faits qui leur était reprochée, à l'exception de la détention de l'arme. La troisième victime reconnaissait avoir informé un tiers que les deux autres jeunes femmes avaient parlé à la police parce qu'elle voulait continuer à travailler pour lui.
Information judiciaire
Trois personnes ont été présentées lundi 4 septembre au parquet (les deux mis en cause et la victime ayant prévenu un tiers). Une information a été ouverte des chefs de proxénétisme aggravé, séquestration de plusieurs personnes, détention d’armes et de stupéfiants pour le couple et complicité d’actes d’intimidation pour la troisième personne.
