Alors que la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques a rassemblé plus de 10 millions de spectateurs sur France 2, les villes héraultaises, qui avaient installé des fan zones pour les J.O, ont toutes démonté leurs structures. Question de budget ou de calendrier.
Sur le bassin de Thau, les communes de Marseillan, Gigean, Poussan et Vic-la-Gardiole avaient aménagé de grands espaces durant les JO. Entre le 29 juillet et le 10 août, le public a pu regarder gratuitement en direct les épreuves sur des écrans géants, dans une ambiance festive, avec musique, animations et restauration.
En moyenne, 250 à 300 personnes s'y étaient rendues chaque soir. Il n’y aura rien de tel pour les Jeux Paralympiques, car explique Sète Agglopôle Méditerranée, qui avait organisé ces festivités : "nous n’avons pas eu de demande des villes en ce sens. De plus, le calendrier des épreuves paralympiques coïncide avec la rentrée des associations sportives".
À La Grande-Motte, même situation, mais pour raison budgétaire. L'installation de la fan-zone a coûté 100 000 euros à la station balnéaire. En réinstaller une autre, trois semaines plus tard pour les jeux paralympiques, aurait coûté le même prix. Trop cher.
Si les Jeux Paralympiques avaient enchaîné juste après les J.O, pas de souci ! On aurait laissé la structure en place, mais là, il fallait la démonter pour la remonter ensuite à nouveau et investir encore 100 000 €, donc nous ne l'avons pas fait, pour une question économique.
Jérome Arnaud, directeur de la station balnéaire de La Grande-Motte
Une médiatisation trop rare
Charles Milian, jeune montpelliérain passionné de sport en situation de handicap moteur, trouve cette situation désolante. Surtout dans sa propre ville où il n'y a pas eu de fan-zone pour les J.O non plus.
"Il faut mettre les sports olympiques en lumière il y a plein de sports inconnus. Je viens de découvrir le goal ball, l’un des deux sports, des jeux paralympiques qui n’existe pas au JO," explique ce jeune homme qui est allé assister aux JO à Paris pendant deux semaines.
On voit bien qu’à Paris, les salles sont pleines ! Ce sont les dirigeants qui pensent que tout le monde s’en fiche des Jeux Paralympiques. Mais en fait, les spectateurs sont bien là.
Charles Milian, montpellierain en situation de handicap
Le problème, selon lui, c’est que "les sports paralympiques ne sont pas médiatisés en dehors des périodes des JO. Néanmoins, l’état a fait le job en augmentant les budgets pour permettre aux athlètes en situation de handicap d’avoir davantage de préparateurs physiques et mentaux. Mais dans les villes et dans les régions, c’est plus difficile.."
Après avoir connu et savouré la liesse parisienne, Charles regarde donc ces jeux-là seul chez lui, devant son poste.
En dehors des bars, le seul écran public pour pouvoir suivre gratuitement les Paralympiques à Montpellier se trouve à l’intérieur de l’office du tourisme. Là, les Jeux sont diffusés en permanence aux heures d’ouverture, du lundi au samedi, de 9h30 à 13h, puis de 14h à 19h (dimanche et jours fériés : de 10h à 13h et de 14h à 17h)
1200 personnes y entrent chaque jour, et bon nombre s’arrêtent pour regarder un moment le grand écran de télé. C'est la directrice de l’office du tourisme qui a pris cette initiative, trouvant dommage qu’il n’y ait pas de fan-zone dans la ville.