Témoignage. JO Paris 2024 : l'accès aux sites "top et bien pensé" selon un jeune handicapé montpelliérain qui assiste aux épreuves

Au cœur des Jeux Olympiques de Paris, la question de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite a suscité l'interrogation avant la compétition. Finalement, tout a été pensé pour fluidifier leur parcours autour et dans les stades, si l'on en croit le témoignage du Montpellierain Charles Milian, atteint d'un handicap moteur. Il a déjà assisté à des dizaines d'épreuves.

C'est peu dire si le jeune Montpelliérain Charles Milian est ultra-passionné par ces Jeux Olympiques de Paris 2024. Depuis le début de l'évènement, il passe sa vie dans les enceintes sportives, entouré de son père et de ses auxiliaires de vie sociale (AVS). Ce fan de handball est atteint d'une amyotrophie spinale (maladie neuromusculaire génétique rare).

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Photos avec les stars

"Les JO de Paris, c'est une fois dans une vie. J'adore le sport, on se régale : il y a une super ambiance sur tous les sites" introduit-il par téléphone, sur la route du stade Pierre Mauroy pour le quart de finale masculin France-Allemagne mercredi 7 août, avec son père et Cynthia Confais, l'une de ses auxiliaires de vie.

"Je suis très content de vivre toutes ces épreuves", et d'avoir "pu prendre des photos" avec des athlètes comme le Biterrois Anthony Jeanjean (BMX freestyle) et le Montpelliérain Félix Lebrun (tennis de table), tous les deux médaillés de bronze.

VOIR : le tableau des médailles.

"Bien traité" dans l'ensemble

Avant les JO, cet accès aux PMR n'était pas forcément clair pour tout le monde. "Je n'étais pas du tout inquiet" assure pourtant Charles Milian, analyste statisticien des U18 du Montpellier handball dans la vie. "Mon père l'était un peu plus. On est juste déçu de ne pas pouvoir utiliser les voies de gauche sur l'autoroute", réservées aux véhicules accréditées Paris 2024. "Mais ça roule bien, donc il n'y a pas de souci.".

Tout au long des épreuves auxquelles il a assisté, Charles Milian a été confronté aux accès PMR de chaque stade.

Dans l'ensemble, on est bien traité. Quasiment partout, il y a des emplacements parkings PMR, des bénévoles qui nous accompagnent spécialement. On est vraiment content, tout a été pensé, c'est vraiment top.

Charles Milian.

"Cela devrait tout le temps être comme ça"

Certaines rampes ont même été installées près de quelques trottoirs, "alors que l'on est embêté sans cela au quotidien" pointe Cynthia Confais.

Pour le père de Charles, c'est un soulagement. "Ça fait du bien de voir ça" avoue Jérôme Milian, présent avec son fils sur certaines épreuves. "Cela devrait être comme ça en temps normal." Il est avec lui pour le match de handball, "même si je ne peux plus l'accompagner de 8 heures le matin jusqu'à 23 heures" sourit-il.

Quelques couacs et une "embrouille"

Il y a néanmoins eu quelques situations inconfortables dans certaines enceintes.

Le Stade de France ou le stade Pierre Mauroy ont moins anticipé l'accès PMR. Les accompagnateurs ne peuvent pas s'asseoir à côté de nous. En plus, on se retrouve parfois derrière les gens, et on voit moins bien dès qu'ils se lèvent.

Charles Milian.

Pas de quoi entacher le plaisir d'être sur place. Même lorsque certaines personnes sont récalcitrantes à laisser la priorité d'accès au PMR, la réaction de l'organisation est rapide.

"Au Stade de France, il y a eu un souci avec les ascenseurs. On s'est retrouvé devant avec de nombreux PMR. Il y a eu une embrouille avec un jeune qui travaillait, qui ne voulait pas laisser sa place dans l'ascenseur. On l'a signalé, et son accréditation a été supprimée dans les 10 minutes.".

Encore de multiples épreuves au programme

Cette envie d'assister à des dizaines d'épreuves est réfléchie depuis longtemps par Charles et sa famille.

J'ai beaucoup de chance d'avoir mes parents qui m'accompagnent dans ce projet. Ils ont beaucoup économisé. J'ai aussi la chance d'avoir mes AVS qui ont accepté de venir avec moi.

Charles Milian.

Le programme olympique est encore chargé pour Charles et ses proches : escalade, plongeon, basket-ball, water-polo, et handball bien sûr. Avec en point d'orgue : la cérémonie de clôture de ces Jeux, qui se déroulera dimanche 11 août à 21 heures.