Journées du patrimoine : quand la culture devient matrimoine, des féministes rebaptisent des rues avec des noms de femmes

Quatre jours pour rendre visible les femmes dans l'Histoire et reconsidérer leur rôle dans notre héritage culturel, c'est l'objectif des Journées du Matrimoine. Une démarche réalisée en contrepoint aux Journées du Patrimoine qui ont lieu ce week-end. Elle a commencé mercredi soir par un collage festif pour féminiser des noms de rues de Montpellier.

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À l'heure du dîner, dans le centre de Montpellier, une drôle de mixture se prépare. Dans les seaux, il y a de la colle très forte, pour marquer les esprits et surtout coller de nouvelles affichettes en guise de nom de rue. En apposant des noms de femmes dans l'Ecusson, sous les plaques émaillées existantes dédiées aux hommes, des militantes mettent des femmes à l'honneur.

En France, seuls 6% des noms de rues sont des noms de femmes ! Pire, ce sont très souvent des petites rues, des ruelles, des allées, il y a rarement des avenues ou des boulevards, très majoritairement dédiés aux hommes.

Marielle Baus, adhérente du collectif HF+ Occitanie.

Une féminisation des noms de rues

Ce soir-là, 50 Françaises dont l'œuvre a changé le cours de notre histoire prennent ainsi place sous les plaques célébrant des hommes... Sous l'œil interrogateur des passants et des passantes.

"Est-ce qu'elles ne sont pas trop petites ces plaques, est-ce que les gens vont arriver à les lire", demande une femme intéressée par la démarche. "Il y a beaucoup de femmes qui ont émergé malgré le virilisme ambiant, mais c'est très bien cette action" confirme son amie.

Les noms choisis ciblaient essentiellement au départ, le milieu des arts et de la culture. Puis, on a étoffé, le journalisme, c'est aussi la culture, la politique, c'est la culture... Plus ces femmes sont oubliées, plus on les réhabilite.

Cécile, colleuse pour l'action Journées du matrimoine.

Si certaines colleuses, comme Cécile, préfèrent œuvrer dans l'anonymat, d'autres, comme Marion, souhaitent au contraire être le plus visible possible.

"C'est chouette de se réapproprier la rue en tant que femme car c'est un lieu sujet à beaucoup d'agressions, d'angoisses pour nous. Et là, on dit, on est là, on nous voit, on colle et c'est important !" affirme-t-elle.

À Montpellier, la municipalité s'est engagée à retrouver le chemin de la parité femme/homme dans les dénominations de rues... Un chemin encore long.

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