Culminant à 2877 mètres d'altitude, le Pic du Midi de Bigorre prépare depuis une dizaine d'années sa candidature au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Combinant science et tourisme, le site des Hautes-Pyrénées espère obtenir le label en 2027.
À 2 877 mètres d'altitude, le Pic du Midi est le plus ancien des observatoires de haute montagne du monde encore en activité et fêtera prochainement ses 150 ans d'activité. Son histoire et ses spécificités font de lui un lieu unique, qui souhaite être inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Pour parvenir à obtenir le label, la candidature, soutenue par le comité français du patrimoine mondial, doit participer à trois auditions. La deuxième se tiendra le 15 octobre et la troisième au printemps de l'année prochaine. Ce chemin long et tortueux pourrait aboutir aux alentours en 2027 après l'instruction de l'UNESCO.
À quoi sert le lieu ?
Les coupoles du Pic du Midi abritent de nombreux télescopes et des capteurs traquent la moindre molécule dans l'air. "On observe notre univers très proche, les étoiles autour de nous. De leur naissance, à leur mort et en particulier les planètes qui tournent autour", explique Rémi Cabanac, directeur adjoint de l'observatoire Midi-Pyrénées. "On étudie également l'atmosphère comme objet physique et on essaie de comprendre pourquoi elle évolue, pourquoi elle se réchauffe."
L'importance du tourisme
Installé à la fin du 19ème siècle puis agrandi malgré de rudes conditions météo comme le froid, la neige, le vent ou les orages, le site accueille depuis une vingtaine d'années des touristes. Les recettes générées par ces visiteurs financent le coûteux entretien du site et de son téléphérique. Le budget du Pic du Midi s'élève aujourd'hui à 9 millions d'euros.
Directeur général adjoint du Pic du Midi, Nicolas Bourgeois précise : "Les 145 000 visiteurs c'est avant tout un élément pour montrer à l'UNESCO que le modèle économique, le modèle de gestion de ce patrimoine mondial existe. Cette activité touristique n'est pas l'objectif mais le moyen de sauver l'observatoire."
Sauver de l'abandon dans les années 90
Cette convergence entre science et tourisme permet effectivement de maintenir l'observatoire en vie. Au début des années 90 les collectivités locales, au prix de lourds investissements, ont permis de sauver le site de l'abandon.
Michel Pélieu, président du conseil départemental des Hautes Pyrénées, se souvient de cette période : "En 1993, le Pic était promis à la disparition, c’est-à-dire à la ruine et à la rouille. Et c'est grâce à la volonté politique et du département et de la région que le défi a pu être relevé." Un nouveau défi arrive désormais avec cette inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO espéré en 2027.