Le détenteur du record du monde du décathlon, qui s'entraîne à Montpellier, s'inquiète de la baisse annoncée de 30 millions d'euros du budget du ministère des sports. "J'ai peur pour l'avenir du sport français", avoue Kevin Mayer.
Le décathlonien, qui a établi dimanche un nouveau record du monde de sa discipline à Talence était l'invité de France Inter, ce vendredi. Kevin Mayer s'inquiète pour l'avenir du sport en France. "Une des qualités du sportif de haut niveau, c’est de réussir à s’entourer, pour n’avoir que de la performance à faire. Il nous faut des personnes payées par l’Etat."
Or, le budget du ministère des sports devrait être amputé de 30 millions d'euros. "J’ai peur pour l’avenir du sport français", avoue-t-il.
Si on ne veut plus investir dans l'activité sportive et qu'on laisse les gens dans leur canapé, je ne sais pas à quoi va ressembler le monde
"Je trouve que le sportif n'est pas assez mis en avant dans les Universités, même à partir de l'école primaire. Il faudrait encourager les enfants à faire des résultats. Bien sûr, les résultats, ce n'est pas le plus important.Le plus important, c'est de participer. Mais, les résultats amènent des participants. Si on ne veut plus investir dans l'activité sportive et qu'on laisse les gens dans leur canapé, je ne sais pas à quoi va ressembler le monde. On est totalement à la traîne, du point de vue de l'éducation."
Si on ne veut plus investir dans l'activité sportive et qu'on laisse les gens dans leur canapé, je ne sais pas à quoi va ressembler le monde.
Le nouveau recordman du monde de décathlon en appelle donc à un véritable plan sport. "On a pris les Jeux pour montrer qu'on était un pays attaché au sport. Ce serait le moment de montrer que ça n'était pas que des paroles. A travers le sport, il y a plein de valeurs que l'on peut véhiculer, et je n'arrive pas à comprendre le but de baisser les moyens alors qu'on vient d'avoir les JO. C'est antinomique avec le fait d'avoir bataillé pendant tant d'années pour les avoir."
J’ai toujours eu l’impression qu’on voulait des grands sportifs mais qu’on ne s’en donnait pas les moyens
Kevin Mayer ne cache pas son inquiétude. "J’ai toujours eu l’impression qu’on voulait des grands sportifs mais qu’on ne s’en donnait pas les moyens."