L'eau du robinet interdite aux enfants, des parents inquiets de l'excès de manganèse

L'eau du robinet est interdite pour les enfants de moins de quatre ans, à Saint-André de Sangonis dans l'Hérault. La commune distribue de l'eau en bouteille depuis quelques jours. Les habitants s'inquiètent et la ville cherche des solutions.

Les parents sont inquiets pour leurs enfants à Saint-André de Sangonis, à une trentaine de kilomètres à l'est de Montpellier. Jusqu’à l’âge de quatre ans, ils ont interdiction de boire de l’eau du robinet. En cause, la présence de manganèse. "Ça fait deux ans que j'achète de l'eau en bouteille, confie une habitante. Je ne consomme plus du tout d'eau du robinet. Et effectivement, le jour où on a décidé de changer pour de l'eau en bouteille, ma fille n'a plus été malade."

Des bouteilles par précaution

"Par principe de précaution, et selon les préconisations de l’ARS, nous renouvelons notre recommandation pour les enfants de moins de quatre ans de ne pas consommer l’eau du robinet jusqu’au rétablissement de la situation", indique le service haut de la vallée de l'Hérault sur son site internet.

Pour lever les inquiétudes, une réunion publique a été organisée sans parvenir à rassurer. Les habitants de la commune héraultaise par précaution préfèrent l’eau en bouteille. "Je livre énormément d'eau puisqu'a priori, l'eau n'est pas potable, explique un commerçant. En tout cas, pour les enfants de zéro à quatre ans. Pour les autres oui... Mais je ne sais pas, petit point d'interrogation."

Le château d'eau innocenté

Une pétition lancée par un collectif d’habitants dénonce un manque d’informations. D’où vient ce manganèse ? Tout le monde se pose la question d’autant que le phénomène n’est pas récent et qu’à haute dose, il pourrait provoquer des effets neurologiques et comportementaux.

Pointés du doigt, le château d’eau et ses travaux de rénovation ont depuis été disculpés. La piste privilégiée est la sécheresse et le niveau très bas de la nappe phréatique dans laquelle l’eau est captée. La ville voulait croire en un phénomène passager. L’interdiction dictée par l’agence régionale de santé a bousculé son calendrier.

"On va purger le réservoir et le château d'eau, annonce le maire, Jean-Pierre Gabaudan. Je pense que la purge va apporter pas mal. On va filtrer dès qu'on sera en mesure d'avoir une entreprise capable de nous fournir le matériel." La solution est d’installer une unité de filtration de l’eau en espérant bloquer le manganèse. En attendant, des bouteilles sont distribuées dans les crèches et les maternelles.

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