On appelle cela un supercalculateur. Ad Astra vient d'être installé au Centre Informatique National de l'Enseignement Supérieur (CINES) de Montpellier. Cette machine est l'une des plus puissantes en France et dans le top 10 des plus performantes au monde. A quoi sert-elle ? Explications.
74 pétaflops, disent les spécialistes, soit 74 millions de milliards d'opérations par seconde ! Le chiffre donne le vertige. C'est la capacité de cette toute nouvelle machine inaugurée ce jeudi 4 janvier 2023 au Centre informatique national de l'enseignement supérieur de Montpellier (CINES). Elle fournira aux scientifiques français des capacités de calcul massives et innovantes pour leurs besoins complexes en simulation numérique.
Ce supercalculateur, baptisé Ad Astra, est implanté dans la cité languedocienne car 40 ans d'histoire informatique relient ici l'homme à la machine. Dans les années 1980, le géant américain IBM conquiert Montpellier et l'informatique prend une toute nouvelle tournure avec la création du CINES en 1999.
Ressources optimisées
Ad Astra tire son nom de la locution latine "Per aspera ad astra" traduite par "Par des chemins ardus vers les étoiles." En effet, l'appareil compte bien oeuvrer pour la course aux étoiles : il est le supercalculateur le plus performant à l'échelle nationale. Son prédécesseur Occigen calculait lui aussi très vite mais il était tout de même 25 fois moins efficace.
Ce type de machine permet de mutualiser des heures de travail effectuées par des chercheurs puis de les appliquer dans des simulations. Michel Robert, directeur du CINES détaille : "Les applications sont liées à la complexité scientifique dans tous les domaines aujourd'hui mais aussi plus transversales, sociétales. Comme le Covid, pour mettre en place des traitements via les simulations ou encore les rapports du GIEC. Pour simuler le climat dans quelques années, ça ne peut que se faire via des supercalculateurs."
Rechercher avec sobriété
L'utilisation de ce supercalculateur répond à des enjeux scientifiques mais aussi énergétiques. 97 % de la chaleur générée par la machine est refroidie directement au cœur des composants par un circuit à eau chaude (30 degrés en entrée, 41 degrés en sortie). L'usage électrique est aussi optimisé : la consommation maximale de la machine est de 1,59 mégawatt.
"C'est la machine la plus sobre énergétiquement au monde."
Michel Robert, directeur du CINES Montpellier
Deux machines similaires sont déjà installées à Paris. Les chercheurs de la capitale travaillent en collaboration avec les laboratoires du CINES en mutualisant leurs données.
La France espère accueillir sur son sol un supercalculateur Exascale, fabriqué aux Etats-Unis, afin de se positionner dans la course scientifique mondiale.