Avec un record de 7000 participants, le Marathon de Montpellier qui s'est couru ce dimanche 20 mars, a été un véritable succès populaire. Mais pas sportif. A l'arrivée, certains participants se sont rendus compte qu'ils avaient couru 500 mètres de trop ! Explications.

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Un marathon, c'est long ! 42 kilomètres et 195 mètres exactement, depuis 1921 et la fixation de la distance par l'association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). Mais ce week-end, certains participants aux épreuves du Marathon de Montpellier ont eu une surprise en regardant leur GPS à l'arrivée ! Car le semi-marathon faisait 500 mètres de trop.

C'est un organisateur dépité qui a répondu à nos questions par téléphone. Florent Le Derf travaille au sein du Montpellier Athletic Méditerranée Métropole, le club d'athlétisme qui organise l'épreuve. C'est lui qui s'est battu depuis des mois pour rendre le marathon possible. Car l'édition 2022 aurait pu ne pas se tenir, menacée notamment par la crise sanitaire : les épreuves de 2020 et 2021 avaient d'ailleurs été annulées.

Le marathon 2022, une course à obstacles

Mais ce n'est pas le seul obstacle que les organisateurs ont rencontré. En septembre dernier, Florent Le Derf, le directeur de la course, prépare la parcours de l'édition 2022. Avec la volonté de reprendre largement le tracé de 2019. Mais très vite, il se rend compte que des travaux sur le Pont de Carnon, risque d'empêcher le passage du marathon. 

L'ouvrage, situé entre Carnon, Palavas et Pérols, franchit le canal du Rhône à Sète. Et fait l'objet depuis quelques mois d'une surélévation pour permettre le passage de péniches plus grosses. Florent Le Derf se rapproche alors des services des Voies Navigables de France. Le maître d'œuvre du chantier se montre rassurant et assure que les travaux seront à ce moment-là en bonne voie et permettront d'assurer le passage de la course.

Mais patatras ! A quelques semaines de la course, le chantier est en souffrance. L'organisation doit donc trouver un plan B : ce sera une passerelle flottante qui permettra de traverser le canal, dont la construction est lancée début mars.

Tenue au courant de cette modification, la Ligue d'athlétisme d'Occitanie exige des organisateurs une nouvelle mesure du parcours. C'est la Ligue qui attribue le label "Fédération française d'Athlétisme", un label indispensable pour que l'épreuve soit qualificative pour les championnats de France.

Mais la ligue refuse d'assurer les nouvelles mesures. Florent Le Derf trouve alors un prestataire extérieur le 5 mars dernier pour cette tâche pas si simple qu'elle n'en a l'air : "Ca nous a pris 48 heures autour du 15 mars. Le mesureur utilise une roue, qui doit régulièrement être réétalonnée, en fonction de la pression atmosphérique, des conditions d'humidité...Et il faut refaire toutes les mesures deux fois et réaliser des calculs complexes. Bref, je n'ai pas dormi pendant deux jours, mais on a réussi à envoyer le dossier complet en temps et en heure." Pas assez pour la ligue d'athlétisme d'Occitanie, qui refuse d'attribuer le label FFA, estimant que les conditions de mesurage n'ont pas été respectées.

Quand le marathon s'élance, ce dimanche 20 mars, Florent Le Derf a le sentiment du devoir accompli, l'impression de s'être battu pour rendre l'épreuve possible. Mais il comprend vite à l'arrivée des premiers coureurs qu'il y a un couac : "Les vainqueurs nous ont dit qu'il y avait un problème sur le parcours, qu'il était trop long, que les indications de distances sur leur montres connectées ne correspondaient pas à un  marathon."

Les organisateurs recherchent alors la source de l'erreur et reprennent les calculs : "C'est une erreur humaine, une erreur de calcul qui a créé cette situation. Dans la précipitation, et avec la pression, le mesureur a fait une addition au lieu d'une soustraction. Il m'a appelé, il va faire une dépression le pauvre."

Etonnement de la Métropole

Une erreur qui a provoqué de la colère sur les réseaux sociaux et même des menaces de mort pour l'organisateur. Et qui étonne la Métropole de Montpellier, par la voix de Christian Assaf, vice-président délégué aux sports : "Je peux comprendre l'erreur, mais je suis obligé de leur demander des explications. Car des coureurs ont été très déçus, comme cette participante qui avait battu la meilleure performance de son pays, et qui ne va pas la voir homologuée."

Christian Assaf reconnait aussi le formidable succès populaire de cette édition qui avec ses 7000 participants, a battu le record d'engagés sur l'épreuve. Et l'élu souhaite avoir des réponses : "Pourquoi n'ont ils pas prévenus les coureurs en amont de la perte du label FFA ? La gestion de la crise aurait sans doute mérité plus de transparence".

Une rencontre entre les services de la Métropole et les organisateurs du marathon devrait avoir lieu dans les prochaines semaines pour faire le point sur l'édition 2022... et peut-être préparer celui de 2023 ?

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