Le youtubeur Léo Grasset, alias "DirtyBiology", nie l’accusation de viol à son encontre

Dans une vidéo publiée samedi 19 novembre sur sa chaine youtube « DirtyBiology » le youtubeur montpelliérain Léo Grasset s’est exprimé sur l’article de Mediapart publié le ciblant en juin dernier. Il nie l’accusation de viol à son encontre et dénonce un "portrait malhonnête" de sa personne.

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Cinq mois après l’article de Mediapart qui l’accusait d’être l’auteur d’un viol lors "d’une soirée alcoolisée" en 2016 et de plusieurs violences sexuelles, le youtubeur Léo Grasset (plus connu sous son pseudo "DirtyBiology") a tenu à s’exprimer.

"C’est la seule façon de me défendre"

"Je suis conscient que cette vidéo sort très longtemps après le 1er article. (…) Le temps de la justice est plus lent que celui des médias. Dans tous les cas, je vais faire de mon mieux pour vous fournir tous les éléments de contexte", explique le montpelliérain à l’attention de ses abonnés, en préambule de sa vidéo.

Je nie formellement cette accusation. Je ne reconnais absolument pas cette description des évènements qui ne correspondent pas non plus à ma façon d’être dans les rapports sexuels. Ma vision du sexe est basée sur le respect et la recherche du plaisir de l’autre. La violence n’a aucune place dans l’acte.

Léo Grasset

Vidéo Youtube "Ma réponse à Mediapart.", 19 novembre 2022

Léo Grasset est une figure importante de la vulgarisation scientifique sur Youtube. Sa chaine a été créée en 2014 et compte aujourd’hui 1,2 million d’abonnés, ce qui lui a ouvert des portes pour d’autres projets professionnels, dont une coproduction avec Arte. Cette vidéo est une réponse dans laquelle il "nie formellement" l'accusation de viol qui pèse contre lui et qui nuit à sa réputation ces derniers mois.

Je nie formellement cette accusation. Je ne reconnais absolument pas cette description des évènements qui ne correspondent pas non plus à ma façon d’être dans les rapports sexuels. Ma vision du sexe est basée sur le respect et la recherche du plaisir de l’autre. La violence n’a aucune place dans l’acte.

Léo Grasset

Vidéo Youtube "Ma réponse à Mediapart", 19 novembre 2022

Face à ces explications sur le net qui pourraient sembler malvenues, il explique ne "sincèrement pas [avoir] l’impression de pouvoir faire autrement". "A mon avis c’est la seule façon de me défendre, même si je m’apprête à raconter ma vie devant des centaines de milliers d’inconnus" avant de préciser qu’il reste contraint de ne pas pouvoir donner toute sa version des faits puisque ses "avocats [lui] ont fortement déconseillé de le faire" ailleurs que devant la justice.

"Cet article vous a pris pour des neuneu et (…) m’a volé ma vie"

C’est aussi sur conseils de ses avocats que Léo Grasset a refusé de répondre aux sollicitations de Mediapart avant la publication de l’enquête. Aujourd’hui, dans sa vidéo, il la critique ouvertement et point par point : "cet article vous a pris pour des neuneu et (…) m’a volé ma vie". Selon lui, l’enquête "entremêle insinuations et informations, un nombre alarmant de citations qui font du contresens, sont tronquées ou interprétées d’une façon très biaisée".

Il critique aussi les témoignages d’anciens collègues professionnels d’Arte à son encontre qui seraient là dans le seul but de "créer un personnage malsain en tout, non seulement toxique avec les gens mais aussi également dans son travail" et dénonce "la démarche journalistique d’introduire ces témoignages révèle ce qui, à mon sens, a été un projet de créer un portrait convainquant par tous les moyens".

"Je reconnais avoir trompé et menti"

Sa vidéo de 34 minutes se conclut par un mea culpa où il reconnait "avoir trompé et menti » à une période de sa vie, puisqu’il avait "l’idée débile que tant que personne ne le saurait, personne n’en souffrirait" avant de déclarer "je n’en suis pas fier".

Face à cette "réponse à Mediapart", la co-autrice de cet article, la journaliste Lénaïg Bredoux, s’est exprimée sur son compte twitter :

Elle relève d'abord le hasard d'avoir publié cette vidéo le jour des manifestations nationales contre les violences sexuelles (organisées par le collectif Nous Toutes) alors que cette enquête a été publiée il y a près de 5 mois.

Un droit de réponse non-utilisé

La journaliste spécialisée sur les enquêtes consacrées aux violences sexistes et sexuelles a souhaité rappeler que le vulgarisateur scientifique montpelliérain n'a ni souhaité répondre à ses sollicitations au moment de l'écriture de l'article (pour respecter le principe du contradictoire) ni souhaité utiliser son droit de réponse (un droit juridiquement encadré par le droit de la presse) au moment de la publication de l'enquête pour que son point de vue soit relayé sur le site de Mediapart. 

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