Ligue 1. Banderoles homophobes à Montpellier : la ministre des Sports condamne, les élus s'indignent et la justice ouvre une enquête

Au lendemain d'une nouvelle lourde défaite de Montpellier face à Nantes, à domicile, la "performance sportive" est moins commentée que le coup d'éclat des supporteurs ultras en tribune. Leurs banderoles insultantes envers les joueurs et homophobes font réagir à tous les niveaux. Le procureur a ouvert une enquête.

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Les banderoles incriminées ont été déployées par les ultras du MHSC, qui entendaient ainsi protester contre les résultats catastrophiques de Montpellier en janvier, battue notamment 6-1 quatre jours plus tôt à Nice et proche de la zone de relégation.

Parmi ces messages insultants, deux banderoles où étaient écrits "Equipe de tapettes" et "Allez tous vous faire enc...".
Outre cette action, les ultras montpelliérains ont déserté leur tribune durant les 15 premières minutes du match contre Nantes, avant de revenir et de jeter des fumigènes sur la pelouse, entraînant une interruption de la rencontre.

Amélie Oudéa-Castéra veut des sanctions

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a condamné ce lundi des "actes homophobes" et elle réclame des sanctions à la suite de banderoles brandies dimanche par des ultras.
"Condamnation la plus ferme de ces images, de ces mots, de ces actes homophobes qui doivent disparaître des enceintes du football et du sport", a tweeté la ministre, en reproduisant des photos prises au stade de la Mosson au début de cette rencontre comptant pour la 19e journée de L1.

Leurs auteurs doivent être identifiés, sanctionnés et tenus durablement à l'écart des stades.

Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports.

Pas un mot du côté du club de foot de Montpellier, jusqu'à ce lundi 12h20. Lors de la conférence de presse d'après match, Romain Pitau, l'entraineur, s'est juste laissé aller à dire, "les supporteurs sont pas contents, ça leur appartient. Moi, j'ai vu une équipe de Montpellier très courageuse". A la question d'un journaliste évoquant les débordements et les sanctions à venir, il répond "je ne pense pas qu'il y ait un huis-clos partiel, il y a eu des fumigènes mais cela s'est arrêté très vite".

A-t-il vu les banderoles ? Et si oui, habitué à ce genre d'insultes lors des matchs, qu'en a-t-il pensé ? Mystère.

Devant l'emballement médiatique, le MHSC a finalement diffusé un communiqué officiel, ce lundi à 12h20.

"Le MHSC condamne avec la plus grande fermeté les propos homophobes tenus dans certaines banderoles déployées en tribune lors de MHSC-FC Nantes".

Si des banderoles "pour exprimer le mécontentement des supporters" avaient été autorisées dans un contexte sportif compliqué, en aucun cas ce genre de propos ne peut être toléré.

Communiqué de presse du MHSC, daté de 12h20 ce lundi.

Nul doute que la Fédération va se saisir de ce problème et probablement sanctionner le club.

Dans le même temps, le procureur de la République de Montpellier s'est saisi de l'affaire et annonce l'ouverture d'une enquête.

"Suite aux faits qui ont été commis le 15 janvier 2023 dans le cadre de la rencontre de football de ligue 1 Montpellier-Nantes, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Montpellier a ouvert ce jour et d’initiative une enquête des chefs d’injures publiques à raison de l’orientation sexuelle, introduction, détention et usage de fusée ou d’artifice dans une enceinte sportive et jet de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes dans une enceinte sportive" explique Fabrice Belargent.

L’enquête judiciaire est confiée à la sûreté départementale de l’Hérault.

L'indignation des élus

Les banderoles ont également été dénoncées sur Twitter par Hervé Martin, adjoint au maire PS de Montpellier Michaël Delafosse en charge des Sports, qui s'est dit "scandalisé" par ces "insultes vulgaires et homophobes". "J'espère que des sanctions seront prises", a-t-il ajouté.

Les réseaux commentent

Les associations LGBTQ+ dénoncent régulièrement tous ces faits homophobes sur les terrains de sport de France.

Le club de Montpellier travaille depuis longtemps sur le problème avec des interventions et des sensibilisations des joueurs, des dirigeants mais aussi des supporteurs.

Et ils sont nombreux, chaque semaine, à dénoncer ces insultes et/ou attaques homophobes.

Montpellier s'est une nouvelle fois incliné, 3-0, au terme du match, et occupe la 15e place de Ligue 1, avec deux petits points d'avance sur le premier relégable, Brest. Prochain match, le 29 janvier à Auxerre.

Ecrit avec l'AFP.

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